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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0061

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D'IRUN A V1TOR1A. 35
de sculpture, expression saisissante des divines souffrances du Sauveur
des hommes. On le tient enfermé dans une chapelle sombre, on le
montre avec appareil en allumant les cierges du sanctuaire; mais, à
l'inverse de tant d'autres médiocrités pour lesquelles chaque voyageur
professe une admiration dictée par les guides, ce Christ l'emporte
infiniment sur sa renommée, qui ne dépasse pas les frontières du pays
basque. «La vue de ce Christ fait mal, » me dit en détournant les yeux
un homme du peuple, garçon insouciant qui m'accompagnait : aucun
éloge ne saurait être ni plus ni direct, ni plus vrai.
Point central entre Bayonne, Bilbao, Pamplona et Vitoria, Vergara
forme la jonction de différentes vallées fraîches comme des vallées du
Tyrol. Elles sont arrosées par la Déva, la Zadorra , l'Aramoyana, do-
minées par la chaîne d'Arranbisear, et serpentent de Mondragon à Oîiate ;
d'Onate au monastère d'Aranzazu, au bourg d'Escoriaza, puis à Salinas
de Leniz, qui semble fermer le passage. Je serais bien ingrat si je ne di-
sais pas un mot de l'aqueduc d'Alona qui abreuve d'une si bonne eau les
habitants d'Onate, et considéré comme un Vandale, si je ne vantais pas
l'enseignement universitaire de cette ville. Cependant, à leurs festins
(Y Acadenius, à leurs fleurs de rhétorique, je préfère les jarillas, plantes
médicinales qui jouissent dans toute la Péninsule d'une réputation mé-
ritée.
Entre Onate et Salinas, on traverse Arechavaleta, célebre pour ses
bains sulfureux, dont la source assez chargée, mais froide, s'échappe
du fond d'une jolie vallée, à cinq minutes de la ville. Cette ville, plus
riante, mieux habillée, mieux peignée, mieux coiffée que ne le sont
généralement les villes espagnoles, a quelque chose d'alsacien , de naïf
en sa grâce qui fait plaisir. Escoriaza nous ramène brusquement à l'Es-
pagne, mais à l'Espagne des Basques, qui, dans son attitude de petit
bourg, ne se présente jamais sans une haute église, un ayuntamiento
décent, une agréable promenade, des rues pavées en cailloux et des
balcons à toutes les fenêtres.
Après une montée d'une heure, montée rapide, dans le cours de la-
quelle on passe par les intermédiaires de végétation des sites méridionaux
aux sites du nord, nous atteignons le sommet de la chaîne des monts
Cantabres. Ici se termine le Guipuzcoa et commence l'ancienne province
 
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