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Instytut Sztuki (Warschau) [Hrsg.]; Państwowy Instytut Sztuki (bis 1959) [Hrsg.]; Stowarzyszenie Historyków Sztuki [Hrsg.]
Biuletyn Historii Sztuki — 21.1959

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Nr. 3/4
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Ameisenowa, Zofia: Godzinki Sobieskich w Windsorze
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https://doi.org/10.11588/diglit.41528#0291

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.GODZINKI SOBIESKICH” W WINDSORZE

meots politiąues, ,des terribles guerres, de l’oocu,pa-
tion anglaise en France, des revoltes paysannes, de
1’inflation. C’etait aussi le temps des plus violents
contrastes ou le luxe cótoyait la misere, et la devo-
tion — le crime. Une profonde incertitude du lende-
main, aussi bien economiąue ąue politiąue, regnait
alors et toute la hierarchie du systeme social et
economiąue qui s’6tait stabilisee au cours des siecles
se trouva subitement ebranlee. A 1’accablement cause
par les guerres, les epidemies et la farnine vint
s’ajouter la crainte de l’invasion turque. Le relache-
ment de la discaplime dans 1’eglise et les couvents
appelait la reforme. Cet etat de choses ameina les
hommes au debut du XVe siecle a chercher secours
et consolation dans les emotions religieuses irration-
nelles et dans les envols mystiąues. Des hommes de
toute condition et naissance tourmentes par leur
modę d’existence chercherent consolation dans la reli-
gion. Mais ce fut une devotion d’un genre nouveau,
appelee par opposition a la prćcedente „devotio
moderna”, la derniere phase du developpement du
christianisme du Moyen Age avant la Reforme. bon
plus remarąuable representant fut Thomas de Kem-
pen, auteur de rimitation de Jesus-Christ. A Paris
un des irepresentants de ce nouveau cooirant fut
Jean Gerson (1363—1429), theologien, philosophe et
chancelier de la Sorbonne. Le courant „devotio mo-
derna” dont les racines sont dans 1’augustinisme, les
ścrits de St. Denys 1’Areopagite, de St. Bernard et
de Bonaventure consiste a rechercher et a decouvrir
Dieu dans l’ame. C’est un courant religieux, non
pas formel et officiel, mais appliąue dans la vie quoti-
dienne par les lałeś des differents ordres. Faire le
bien, pirier ehez soi en participant par la pensee
aux eyenements dócrits dans les Evangiles et les
vivre dans le plus profond de son ame — tels

etaient les mots d’ordre majeurs de cette nouvelle
religiosite. Les nombreuses miniatures des Heures des
Sobieski sont une excellente illustration de la pro-
pagandę des mots d’ordre de „devotio moderna”. La
duchesse Marguerite de Richemont prend part per-
sonnellement aux joies et aux tristesses de Marie.
On sait par les chroniąues que la soeur de Marguerite,
Annę de Bourgogne, epouse du due de Bedford, qui
professait cette religiosite, soignait les mialades a 1’Ho-
tel Dlieu et mourut jeune contaminee par une maladie
infectieuse. La ipresence dans les Heures des Sobies-
ki d’une miniaturę illustrant la theorie trinitarienne
de St. Augustin est egalemenit le reflet de cette
„devotio moderna” propagee a l’epoque par Jean
Gerson qui affirmait que le sommet de la
vision mystiąue est de decouvrir le mystśre de la
Trinite. Gerson cite souvent dans ses oeuwes „De
Trinitate” de St. Augustin et coniseille au partisans
de „devotio moderna” de mediter chaąue dimanche
ce sujet. Gomrne on le voit, le Maitre du duc de
Bedford etait influence par les ecrits de Gerson
qui vivait a cette e.poque a Paris. „Noli foras ire
in interiore homine habitat veritas” est la maxime
preferee des adeptes de la nouvelle religiosite propa-
gee a l’epoque ou le Maitre du duc de Bedford ornait
de ses miniatures les Heures des Sobieski.
Cette maxime est visible sur toutes les miniatures
du manuscriit de Windsor. Le peintre a voulu que la
proprietaire de son livre, en levant les yeux vers
le Ciel, decouvrit Dieu dans son ame. Si j’ai porte
une si grandę attention a cette caracteristiąue de
l’oeuvre du Maitre du Duc de Bedford, c’est parce
que je n’ai trouve dans la litterature a laąuelle j’ai
pu acceder en cette matiere aucune mention sur le
rapport entre l’art parisien des annees 1420—1440 et
le courant „devotio moderna”.
 
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