POLONIA FLORENCKA NA PRZEŁOMIE XVIII I XIX W. I JEJ PORTRECISTA F. X. FABRE
LES POLONA1S HABITANT FLORENCE AUX COŃFINS DU XVIII-e ET DU XIX-e SIECLE
ET LEUR PORTRAITISTE FRANCO1S-XAVIER FABRE
L’article constitue un fragment d’un plus grand
ouvrage sur les liens de Jacques-Louis David et de
son ecole avec les Polonais. J’ai publie prealable-
ment les chapitres consacres a David lui-meme,
a Francois Gerard et a Anna Rajecka.
Franęois-Xavier Fabre (1766—1837), tres estime par
David, tomba avec le temps dans 1’oubli. La cause en
etait que ses oeuvres les plus remarquables — ses
portraitis — furent disperses de par le monde et
qu’ils ne sont pas connus. Pour les expositions on
prete oe qui est reste ehez 1’artiste et se trouve
rassemble au Mus-ee Fabre a Montpellier. Les merites
de 1’arti'stte furent aussi obcurcis par sa vie, sa po-
sition dans la societe, et notamment par sa liaison
avec la comtesse d’Ałbany, veuve de Charles Stuart,
pretendant a la couronne d’Angleterre. Les questions
concernant la Pologne etaient tres souyent discutees
dans le salon de la comtesse d’Albany a Florence. et
les relations suiyies avec les Polonais laisserent des
traces sous formę de plusieurs interessants portraits
peints par Fabre.
Ces tableaux n’avaient pas ete connus jusqu’ici,
a l’exception du portrait de Stanisław Małachowski
(1736—1809) qui en etait un des premiers. Desespere
a cause de la chute de sa patrie, Małachowski, mare-
chal de la Diete qui vota la Constitution du 3 mai
1791, quitta le pays. II se fit portraiturer en 1794
et 1795, youlant transmettre a la posterite son ef-
figie comme createur de la Constitution. Deux de
ces portraits furent peints a Florence (F. X. Fabre et
A. Gros), le troisieme — a Vienne (J. Grassi). Leur
programme est analogique, etabli sans nul doute par
Małachowski lui-meme. Celui-ici appreciait le plus le
tableau de Fabre, bien des fois grave, copie et dis-
cute (il se trouve aujourd’hui au Musee National de
Cracoyie). Qe portrait passait pour une oeuyre de
Bacciarelli, ensuite on l’avait attribue a d’autres
artistes. Celui qui en etait reellement 1’auteur ne
fut revele qu’apres la decouyerte de la signature.
Le tableau de Gros est connu seulement d’esquisses,
l’oeuvre de Grassi appartient actuellement au Musee
National de Varsovie. La supposition selon laquelle
Fabre se serait appuye sur la composition de Gros,
manque completement de fondement.
En 1797, ou au debut de 1798, „Fabre a fait le
portrait d’un Polonais qui s’est fait peindre avec
ses chateaux et ses paysans”. Cette Information se
rapporte au portrait de Paweł Ksawery Brzostowski
(1739—1827), gardę au Musee National de Varsovie.
Ce tableau dont le programme fut etabli par le per-
sonnąge portraiture, ayait un caractere allegorique:
il representait la ruinę de la „Republique de Paw-
łów” paysanne, organisee par Brzostowski dans ses
domaines. Les faits de caractere polonais y ont ete
transportem du tableau de Franciszek Smuglewicz de
1’annee 1795 (a present aussi au Musee National de
Varsovie).
Les deux autres portraits polonais par F. X. Fa-
bre representent le peintre Michał Skotnicki (1775—
1808) et sa femme Elżbieta nee Laskiewicz (decedee
en 1849). Les deux appartiennent aujourd’hui au Mu-
see National de Cracovie. Le beau portrait de Skot-
nicki de 1’annee 1806 offre, a cote du portrait de
Małachowski, un bon exemple de la pelnture de l’eco-
le de David. Les autres portraits peints par Fabre
s’ecartent de plus en plus de ce modele. Le premier
d’entre eux c’est le portrait de Mme Skotnicka,
peiint en 1807.
Dans les annees 1808—1809 sejournait a Florence
Michał Kleofas Ogiński (1765—1833), celebre compo-
siteur de polonaises, homme politique et memorialiste,
qui ensuite s’etablit ici a demeure. II noua des
relations proches avec la maison de la comtesse
d’Albany, ce qui laissa des traces dans la corres-
pondance et dans les collections de celle-ci ou se
trouyerent des dessins d’amateur faits par la filie
d’Ogiński, Amelie. De ces annees proyiennent aussi
quelques portraits des Ogiński, peints par Fabre.
Ce dernier avait fait, comme il sernble, plusieurs
portraits du compositeur, mais nous n’en connaissons
aujourd’hiui qu’un seul (Wilno, Musee de l’Art) qui
trayestit la composition de la peinture de musee.
C’est peut-etre a son sujet que Mme A. de Souza
ecriyait a Mme Alibany: „Mme Ogińska et son epoux
sont venus me voir. Cette grosse figurę du mari est
la caricature du beau portrait qu’en a fait M. Fabre”.
La listę des portraits polonais faits par 1’artiste
se termine par deux charmants tableaux repre-
sentant des enfants (Kowno, Musee Czurlonis), de-
termines ici pour la premiere fois. La fillette, datee
1808, c’est sans doute Amelie Ogińska (nee en 1803,
plus tard Mme Charles Załuska), le garęon •— c’est
le plus probablement un de ses freres: Tadeusz
(1798—1844), ou plutót Franciszek Ksawery (1801—
1837). Les deux tableaux proyiennent de la collec-
tion des Ogiński de leur propriete fonciere Płun-
giany en Lituanie. Une yielle copie du portrait du
garęon s’est conseryee au Musee de 1’Ermitage a Le-
ningrad. En ouitre des portraits de personnages po-
lonais, une des collections ipolonaise, a savoir celle
des Dąmbski de Rzeszów, comportait la composition
de Fabre „Triomphe de Galatee”.
LES POLONA1S HABITANT FLORENCE AUX COŃFINS DU XVIII-e ET DU XIX-e SIECLE
ET LEUR PORTRAITISTE FRANCO1S-XAVIER FABRE
L’article constitue un fragment d’un plus grand
ouvrage sur les liens de Jacques-Louis David et de
son ecole avec les Polonais. J’ai publie prealable-
ment les chapitres consacres a David lui-meme,
a Francois Gerard et a Anna Rajecka.
Franęois-Xavier Fabre (1766—1837), tres estime par
David, tomba avec le temps dans 1’oubli. La cause en
etait que ses oeuvres les plus remarquables — ses
portraitis — furent disperses de par le monde et
qu’ils ne sont pas connus. Pour les expositions on
prete oe qui est reste ehez 1’artiste et se trouve
rassemble au Mus-ee Fabre a Montpellier. Les merites
de 1’arti'stte furent aussi obcurcis par sa vie, sa po-
sition dans la societe, et notamment par sa liaison
avec la comtesse d’Ałbany, veuve de Charles Stuart,
pretendant a la couronne d’Angleterre. Les questions
concernant la Pologne etaient tres souyent discutees
dans le salon de la comtesse d’Albany a Florence. et
les relations suiyies avec les Polonais laisserent des
traces sous formę de plusieurs interessants portraits
peints par Fabre.
Ces tableaux n’avaient pas ete connus jusqu’ici,
a l’exception du portrait de Stanisław Małachowski
(1736—1809) qui en etait un des premiers. Desespere
a cause de la chute de sa patrie, Małachowski, mare-
chal de la Diete qui vota la Constitution du 3 mai
1791, quitta le pays. II se fit portraiturer en 1794
et 1795, youlant transmettre a la posterite son ef-
figie comme createur de la Constitution. Deux de
ces portraits furent peints a Florence (F. X. Fabre et
A. Gros), le troisieme — a Vienne (J. Grassi). Leur
programme est analogique, etabli sans nul doute par
Małachowski lui-meme. Celui-ici appreciait le plus le
tableau de Fabre, bien des fois grave, copie et dis-
cute (il se trouve aujourd’hui au Musee National de
Cracoyie). Qe portrait passait pour une oeuyre de
Bacciarelli, ensuite on l’avait attribue a d’autres
artistes. Celui qui en etait reellement 1’auteur ne
fut revele qu’apres la decouyerte de la signature.
Le tableau de Gros est connu seulement d’esquisses,
l’oeuvre de Grassi appartient actuellement au Musee
National de Varsovie. La supposition selon laquelle
Fabre se serait appuye sur la composition de Gros,
manque completement de fondement.
En 1797, ou au debut de 1798, „Fabre a fait le
portrait d’un Polonais qui s’est fait peindre avec
ses chateaux et ses paysans”. Cette Information se
rapporte au portrait de Paweł Ksawery Brzostowski
(1739—1827), gardę au Musee National de Varsovie.
Ce tableau dont le programme fut etabli par le per-
sonnąge portraiture, ayait un caractere allegorique:
il representait la ruinę de la „Republique de Paw-
łów” paysanne, organisee par Brzostowski dans ses
domaines. Les faits de caractere polonais y ont ete
transportem du tableau de Franciszek Smuglewicz de
1’annee 1795 (a present aussi au Musee National de
Varsovie).
Les deux autres portraits polonais par F. X. Fa-
bre representent le peintre Michał Skotnicki (1775—
1808) et sa femme Elżbieta nee Laskiewicz (decedee
en 1849). Les deux appartiennent aujourd’hui au Mu-
see National de Cracovie. Le beau portrait de Skot-
nicki de 1’annee 1806 offre, a cote du portrait de
Małachowski, un bon exemple de la pelnture de l’eco-
le de David. Les autres portraits peints par Fabre
s’ecartent de plus en plus de ce modele. Le premier
d’entre eux c’est le portrait de Mme Skotnicka,
peiint en 1807.
Dans les annees 1808—1809 sejournait a Florence
Michał Kleofas Ogiński (1765—1833), celebre compo-
siteur de polonaises, homme politique et memorialiste,
qui ensuite s’etablit ici a demeure. II noua des
relations proches avec la maison de la comtesse
d’Albany, ce qui laissa des traces dans la corres-
pondance et dans les collections de celle-ci ou se
trouyerent des dessins d’amateur faits par la filie
d’Ogiński, Amelie. De ces annees proyiennent aussi
quelques portraits des Ogiński, peints par Fabre.
Ce dernier avait fait, comme il sernble, plusieurs
portraits du compositeur, mais nous n’en connaissons
aujourd’hiui qu’un seul (Wilno, Musee de l’Art) qui
trayestit la composition de la peinture de musee.
C’est peut-etre a son sujet que Mme A. de Souza
ecriyait a Mme Alibany: „Mme Ogińska et son epoux
sont venus me voir. Cette grosse figurę du mari est
la caricature du beau portrait qu’en a fait M. Fabre”.
La listę des portraits polonais faits par 1’artiste
se termine par deux charmants tableaux repre-
sentant des enfants (Kowno, Musee Czurlonis), de-
termines ici pour la premiere fois. La fillette, datee
1808, c’est sans doute Amelie Ogińska (nee en 1803,
plus tard Mme Charles Załuska), le garęon •— c’est
le plus probablement un de ses freres: Tadeusz
(1798—1844), ou plutót Franciszek Ksawery (1801—
1837). Les deux tableaux proyiennent de la collec-
tion des Ogiński de leur propriete fonciere Płun-
giany en Lituanie. Une yielle copie du portrait du
garęon s’est conseryee au Musee de 1’Ermitage a Le-
ningrad. En ouitre des portraits de personnages po-
lonais, une des collections ipolonaise, a savoir celle
des Dąmbski de Rzeszów, comportait la composition
de Fabre „Triomphe de Galatee”.