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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 31 (20 septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0305
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3i — 1874.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

20 septembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés J une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

Un au.

PARIS ET DÉPARTEMENTS:

12 fr. | Six mois. ......... 8 fr.

QU EST-CE QUE L’UNION CENTRALE DES BEAUX-
ARTS APPLIQUÉS A L’INDUSTRIE?

Il y a quelques jours , à l’Exposition du
Palais des Champs-Elysées, trois visiteurs
étaient arrêtés devant une vitrine. L’un d’eux
demanda tout à coup : « Qu’ést-ce donc que
cette Union ventrale? » Le second leva la tète
et regarda l’interrogateur d’un air qui disait
clairement que la question lui paraissait pro-
fondément obscure. Heureusement le troi-
sième, plus au courant des choses, ouvrit la
bouche et dit : « L'Union centrale, c’est une
association de fabricants d’objets d’art qui
se sont entendus pour faire des expositions à
frais communs et partager les bénéfices. »

Cette lumineuse explication satisfit tout le
monde et l’on passa à un autre sujet.

Les membres de l’Union centrale seront
peut-être bien étonnés que, parmi les per-
sonnes mêmes qui visitent leurs expositions,
il s’en trouve qui se méprennent aussi gros-
sièrement sur le caractère et le but de leur
association; mais il ne faut pas se faire d’illu-
sion, cette erreur est plus commune qu’ils 11e
s’imaginent.

Et comment ne le serait-elle pas? où trouve-
t-on l’histoire de la Société? où sont exposés
ses principes, son but, ses moyens d’actiou?
Il y a bien un livre, très-intéressant, qui ré-
pond à toutes ces questions, mais c'est un gros
livre de cinq cents pages, ce qui suffit déjà
pour effrayer beaucoup de gens, et par-dessus
le marché, il n’est pas dans le commerce, si
bien que ceux-mômes qui seraient disposés à
le lire ne peuvent se le procurer. Le catalogue
de l’Exposition, où l’on aurait pu glisser quel-
ques renseignements sur ce point, se garde
bien d’en dire un mot ; le bulletin mensuel
que publie YUnion centrale fait preuve, à cet

égard, de la même discrétion, de telle sorte
qu’à ceux qui tiendraient absolument à sa-
voir qe qu’est YUnion centrale, il ne reste
d’autre moyen que d’aborder successivement
toutes les personnes qui peuvent se rencon-
trer dans le Palais des Champs-Elysées, jus-
qu’à ce qu’ils en aient rencontré une qui dé-
clare faire partie de l’Union centrale, et qui
consente à donner les renseignements de-
mandés.

Il faut avouer que ce moyen d’investigation
n’est pas à la portée de toutes les patiences,
et qu’il est facile d’en imaginer déplus com-
modes. Une petite brochure ferait infiniment
mieux l’affaire.

Je n’ignore pas qu'il y a là une difficulté. Il
serait essentiel que la brochure émanât de
YUnion centrale elle-même, et YUnion se com-
pose d'hommes qui ne veulent pas qu’011 parle
d’eux. Il faudrait pourtant bien s’entendre.
La modestie est une très-belle vertu, nul n’en
disconvient, mais, comme des meilleures
choses, il n’en faut pourtant pas abuser. Que
chacun soit modeste pour soi-même, rien de
mieux; mais quand on s’est, comme les fonda-
teurs de l’Union centrale, dévoué à une œuvre
d’utilité publique; quand on consacre ses
efforts et son temps à la diffusion d’une idée
féconde, on n’a le droit de négliger aucun des
moyens qui peuvent lui faire porter ses fruits.
Or, il n’en est pas de meilleur que de ne pas
permettre qu’il puisse planer un doute quel-
conque sur le caractère des hommes et de la
Société qui l’ont prise sous son patronage.

Il faut donc, de toute nécessité, qu’on
sache bien qu’il n’y a là aucun calcul d’inté-
rêt personnel, rien qui ressemble à une spé-
culation. Nous sommes en France si peu ha-
bitués à voir agir l’initiative individuelle, que
toutes les fois qu’elle se produit, notre pre-
mier mouvement est toujours d’y soupçonner
quelque arrière-pensée. Nous craignons de
nous livrer à ses sollicitations jusqu'au jour
où il nous est bien et clairement démontré
que nos soupçons n’ont aucun fondement.
 
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