GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
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impur. De même, l’outremer, bien qu’il ait un œil rouge et que ce mé-
lange à petite dose en altère la pureté, reste une couleur frappante et
fi ère.
Oui, les couleurs franches conviennent au décorateur et les couleurs
rompues conviennent aux peintres. C’est là une vérité générale qui n’est,
cependant pas absolue, car elle souffre, comme les autres vérités de
sentiment, quelques atténuations. Mais ce que l’on peut affirmer, c’est
que dans l’art décoratif, le ton franc est la règle et le ton rompu l’excep-
tion.
Employé comme transition légère, comme repos, le ton rompu peut
jouer un rôle utile sur un vase splendide, à la condition toutefois qu’au
lieu d’être appliqué à plat, il sera produit soit par des filets minces, soit
par des pointillés, soit par des linéaments entrelacés, des dentelures,
des mouchetures, qui à distance donneront lieu au mélange optique,
c’est-à-dire à une couleur résultante que perçoit l’œil du spectateur, bien
quelle ne soit pas sur l’objet qu’il regarde. Si l’on étendait par exemple
à telle ou telle place du vase une bande de rose, ou de vert pistache, ou
de blanc laiteux, on risquerait de mettre du froid dans le spectacle, au
lieu d’y mettre du repos.
CHARLES BLANC.
(La suile prochainement.)
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impur. De même, l’outremer, bien qu’il ait un œil rouge et que ce mé-
lange à petite dose en altère la pureté, reste une couleur frappante et
fi ère.
Oui, les couleurs franches conviennent au décorateur et les couleurs
rompues conviennent aux peintres. C’est là une vérité générale qui n’est,
cependant pas absolue, car elle souffre, comme les autres vérités de
sentiment, quelques atténuations. Mais ce que l’on peut affirmer, c’est
que dans l’art décoratif, le ton franc est la règle et le ton rompu l’excep-
tion.
Employé comme transition légère, comme repos, le ton rompu peut
jouer un rôle utile sur un vase splendide, à la condition toutefois qu’au
lieu d’être appliqué à plat, il sera produit soit par des filets minces, soit
par des pointillés, soit par des linéaments entrelacés, des dentelures,
des mouchetures, qui à distance donneront lieu au mélange optique,
c’est-à-dire à une couleur résultante que perçoit l’œil du spectateur, bien
quelle ne soit pas sur l’objet qu’il regarde. Si l’on étendait par exemple
à telle ou telle place du vase une bande de rose, ou de vert pistache, ou
de blanc laiteux, on risquerait de mettre du froid dans le spectacle, au
lieu d’y mettre du repos.
CHARLES BLANC.
(La suile prochainement.)