DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Demay, Germain: Les sceaux des archives nationales, [1]: type des reines et des dames
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Marguerite de Sicile, en 1296, portent un voile posé sur le chapeau.
Je ne quitterai pas le xme siècle sans parler d'une arrangement qui
semble particulier aux dames veuves. 11 consiste en ce que la pièce de
linge qui couvre les épaules entoure le cou et encadre le visage des
veuves, la guimpe vient se rattacher de chaque côté de la coiffure, d’où
quelquefois ses extrémités retombent en voile sur chaque épaule. Cette
particularité se remarque sur les sceaux de Marguerite, veuve de Simon
de Verneuil, 1277, — de Jeanne de Châtillon, veuve de Pierre d’Alen-
çon, en 1290.
Le xive siècle présente à sa seconde moitié, surtout, une coiffure figu-
rée par un simple diadème orné de perles ou de bijoux. C’est le chapeau
d’orfèvrerie. Il se porte d’abord par-dessus le voile, comme dans le type
de Jeanne de France, duchesse de bourgogne, en 1340. Puis, lorsque les
JEANNE DE FRANCE,
Duchesse de Bourgogne.
JEANNE DE CLERMONT,
Comtesse d’Auvergne et de Boulogne.
dames prennent, vers la fin de ce siècle, la mode de natter leurs cheveux
sur les joues en les relevant derrière l’oreille, le chapeau d’orfèvrerie se
pose sur la coiffure en cheveux. C’est ainsi qu’est représentée Jeanne de
Clermont, comtesse d’Auvergne et de Boulogne, en 1386.
Les reines gardent toujours sur les sceaux la couronne et le sceptre.
J’ai déjà eu l’occasion d’étudier, au chapitre des rois, ces attributs du
rang suprême. Les couronnes et les sceptres des souveraines n’ont rien
à leur envier en richesse. On en jugera par la description que nous a
laissée dans son testament la reine Jeanne d’Évreux.ct C’est assavoir : une
couronne à cinq grans llorons et à cinc petiz ; ou cors de chascun grant
fioron, a une grosse esmeraude et quatre balais entour et quatre dyamans,
et au-dessus ou fioron, a quatre balais et cinc esmeraudes, et huit perles
et deux dyamans ou pié du dit fioron. Et en chacun des petiz llorons, a
entour deus grans balays et quatre esmeraudes et douze perles en trois,
et dessus, a deus balais et quatre esmeraudes, et trois perles dessus en haut.
Et y a sur le tout-, soixante balais, soixante dix esmeraudes que grans
que petites, trente dyamans et cent et quinze perles. Et poise la dite
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Marguerite de Sicile, en 1296, portent un voile posé sur le chapeau.
Je ne quitterai pas le xme siècle sans parler d'une arrangement qui
semble particulier aux dames veuves. 11 consiste en ce que la pièce de
linge qui couvre les épaules entoure le cou et encadre le visage des
veuves, la guimpe vient se rattacher de chaque côté de la coiffure, d’où
quelquefois ses extrémités retombent en voile sur chaque épaule. Cette
particularité se remarque sur les sceaux de Marguerite, veuve de Simon
de Verneuil, 1277, — de Jeanne de Châtillon, veuve de Pierre d’Alen-
çon, en 1290.
Le xive siècle présente à sa seconde moitié, surtout, une coiffure figu-
rée par un simple diadème orné de perles ou de bijoux. C’est le chapeau
d’orfèvrerie. Il se porte d’abord par-dessus le voile, comme dans le type
de Jeanne de France, duchesse de bourgogne, en 1340. Puis, lorsque les
JEANNE DE FRANCE,
Duchesse de Bourgogne.
JEANNE DE CLERMONT,
Comtesse d’Auvergne et de Boulogne.
dames prennent, vers la fin de ce siècle, la mode de natter leurs cheveux
sur les joues en les relevant derrière l’oreille, le chapeau d’orfèvrerie se
pose sur la coiffure en cheveux. C’est ainsi qu’est représentée Jeanne de
Clermont, comtesse d’Auvergne et de Boulogne, en 1386.
Les reines gardent toujours sur les sceaux la couronne et le sceptre.
J’ai déjà eu l’occasion d’étudier, au chapitre des rois, ces attributs du
rang suprême. Les couronnes et les sceptres des souveraines n’ont rien
à leur envier en richesse. On en jugera par la description que nous a
laissée dans son testament la reine Jeanne d’Évreux.ct C’est assavoir : une
couronne à cinq grans llorons et à cinc petiz ; ou cors de chascun grant
fioron, a une grosse esmeraude et quatre balais entour et quatre dyamans,
et au-dessus ou fioron, a quatre balais et cinc esmeraudes, et huit perles
et deux dyamans ou pié du dit fioron. Et en chacun des petiz llorons, a
entour deus grans balays et quatre esmeraudes et douze perles en trois,
et dessus, a deus balais et quatre esmeraudes, et trois perles dessus en haut.
Et y a sur le tout-, soixante balais, soixante dix esmeraudes que grans
que petites, trente dyamans et cent et quinze perles. Et poise la dite