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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 1
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Corroyer, Édouard Jules: Les arts décoratifs à l'opéra, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0015

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LES ARTS DÉCORATIFS A L’OPÉRA.

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sions de lignes, à quel endroit et à quel étage se trouvent les services
principaux. Eh bien, dans un théâtre, le grand étage, Vétage noble, est
celui des premières loges et du foyer. C’est là que sont placées les gale-
ries de promenade et les grandes dépendances ; c’est là enfin qu’est le
point de réunion de la foule des spectateurs... Dès lors, ce grand étage,
ce point dominant de l’édifice, doit
être largement indiqué, non seulement
comme richesse, mais encore et sur-
tout, peut-être, comme dimension. Or
tout point principal a des points relatifs
et complémentaires, et la grandeur d’as-
pect d’un objet dépend tout autant de la
grandeur de ce qui l’entoure que de la
sienne propre. Donc, pour faire domi-
ner telle ou telle partie d’un édifice, il
faut diminuer dans une certaine mesure
les parties qui l’entourent. Par suite,
pour donner au grand étage de l’Opéra
toute l’ampleur qu’il réclame, il fallait

MASQUE DU VESTIBULE CIRCULAIRE.

restreindre les dimensions du soubasse-
ment; il fallait que celui-ci ne fût, Ipour ainsi dire, qu’un support, et
que le motif principal, le frontispice du temple, le dépassât de beau-
coup comme développement... Nous arriverons à l’impression que j’ai
voulu donner : développement du frontispice du foyer et indication nette
et précise d’un premier étage devant avoir et ayant en effet plus d’impor-
tance que le soubassement ».

Passons maintenant à la question de la décoration polychrome.
«... C’est non seulement affaire de goût, mais surtout affaire de routine,
et j’aurais bien du mal à ramener les gens, si déjà le temps n’était mon
auxiliaire. Il a rendu les tons de la façade moins éclatants et il a permis
aux yeux de s’habituer à ce qui les choquait d’abord... Mais je ne veux pas
profiter de ces avantages, sur lesquels je comptais, du reste ; j’aurais l’air
de plaider les circonstances atténuantes et de défendre timidement les
marbres et les ors, tandis qu’au contraire mon intention est de les glori-
fier. Je veux, si cela m’est possible, faire passer un peu de ma convic-
tion dans l’esprit des autres et montrer que Paris ne doit pas être déshé-
rité plus qu’Athènes ou Venise des charmes de la couleur et de la richesse
des marbres ».

« Pourquoi cette inconséquence des hommes, qui vivent dans des
milieux colorés et qui refusent à leurs monuments et à leurs costumes
 
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