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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Rubens, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0045

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GAZETTE DES BEAUX-ABTS.

AO

devoirs : de son second mariage, le paysagiste laissait des enfants mineurs :
une tutelle dut être organisée et Rubens se trouva associé à cette charge.
Ces diverses circonstances ont vraisemblablement retardé son départ.

Mais, bien que la date reste incertaine encore, il arriva à Paris en
temps utile pour surveiller, au palais du Luxembourg, le placement des
derniers tableaux qu’il avait envoyés. Ces préparatifs étaient terminés
avant les fêtes qui accompagnèrent les noces de Henriette et de Charles,
devenu roi d’Angleterre depuis la mort de Jacques Ier (6 avril). Les fian-
çailles furent célébrées le 8 mai, et le mariage le 11. Rubens y assistait,
et il eut même la chance heureuse d’échapper ce jour-là à un accident
qui attrista la cérémonie. Une tribune en planches avait été élevée à la
porte de Notre-Dame, et elle était garnie de spectateurs de haut vol.
Mais, ainsi que Rubens le raconte dans une lettre du 13 mai, cet écha-
faudage s’écroula en partie, entraînant dans sa chute une foule d’hon-
nêtes curieux, entre autres Yalavès, qui fut blessé. Rubens sortit indemne
de cette bagarre, et, après avoir, en bon camarade, soigné le digne frère
de Peiresc, dont la jambe avait souffert du choc, il revint tranquillement
à Anvers. Il y était de retour le 12 juin, après s’être arrêté un instant à
Bruxelles.

Ce troisième voyage à Paris ne dut guère se prolonger longtemps,
mais il eut pour Rubens une véritable importance, en raison de la situa-
tion des personnages avec lesquels les fêtes de la cour le mirent en con-
tact. Sans être courtisan, Rubens aimait à se faire des amis. On voit, dans
sa lettre du 10 janvier, qu’en quittant Anvers, il apportait un tableau pour
le cardinal de Richelieu, un tableau commencé ou qui du moins n’était
pas encore sec. « Je désire, dit-il, servir ce seigneur, surtout sachant com-
bien importe sa bonne grâce. » Il dut voir le cardinal. Il aurait aimé sans
doute à être présenté au nouveau roi d’Angleterre, qui, nous l’avons dit,
étant encore prince de Galles, l’avait sollicité de venir à Londres. Rubens
le considérait comme connaisseur, ce jeune roi qui allait être le roi de
Yan Dyck. « Monsieur le prince de Galles, écrit-il à Valavès, est le prince
le plus amateur de la peinture qui soit au monde. 11 a jà quelque chose
de ma main ; il m’a demandé... avec telle instance mon portrait, qu’il n’y
eut aucun moyen de le pouvoir refuser. » De ce côté, Rubens avait donc
un protecteur et un client; mais il ne vit pas Charles Lr, car les rois ont
une étrange façon de se marier : ils n’assistent pas à leurs noces, et sui-
vant la coutume, Charles ne fut marié qu’en effigie. Mais Rubens profita
de son voyage à Paris pour se lier avec les seigneurs anglais qui étaient
venus chercher la jeune reine. Ces derniers le fêtèrent comme un véri-
table gentleman et lui firent même des cadeaux. Du reste, au printemps
 
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