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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0054

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

s’étonne, en voyant ses dessins, du peu de résultat que produisit un con-
tact journalier avec ses modèles qui ne diffèrent en rien, dans son œuvre,
des compositions extravagantes de ses devanciers.

Chez Parrocel, la partie anatomique est absolument négligée; les têtes
surtout sont mal construites, et il n’a pas fait avancer le genre équestre
dans lequel le Bourguignon, avec sa verve, et Yan der Meulen, avec sa
finesse, Pavaient précédé. Il animait néanmoins convenablement ses com-
positions militaires et il eut un certain talent de coloriste.

Le portrait du jeune Louis XV, actuellement au Musée de Versailles,

devait être une œuvre conscien-
cieuse du peintre; cependant le
cheval en est très difforme et res-
semble aux eaux-fortes ornant le
traité d’équitation (école de cava-
lerie de la Guérinière).

Carie Vernet (1758 f 1835)
apparut peu après la mort de Par-
rocel; c’était un brillant cavalier,
homme à la mode, vivant dans la
haute société. Il remporta le prix
de peinture en 1782 et se fixa à
Rome, où il ne fut que médiocre-
ment satisfait de voir comment les
anciens peignaient les animaux,
sous un même modèle de convention; il commença à réagir fortement
contre ce cheval lourd et épais, consacré en France par Le Brun, Van
der Meulen et Casanova, qui produisirent toujours des sujets surchargés
de chair. Carie s’éloigna franchement des vieilles traditions, préoccupa-
tion qui le fit tomber dans l’excès contraire, adoptant le cheval aux
formes élégantes, mais souvent grêles, soutenu par des membres longs et
minces.

Dans toute l’œuvre de Vernet il n’y a pas un animal autrement qu’au
trot, pour figurer le pas. Ses chevaux donnent la ruade en sautant les
obstacles, accusant fortement la divergence des quatre membres; ils galo-
pent tous en tenant les pinces des pieds postérieurs fixées au sol. Nous
lui reprocherons aussi de faire de trop longues jambes à ses cavaliers,
ce qui réduirait beaucoup les capacités thoraciques des montures, déjà
maigries par un réseau musculaire un peu accentué. On constate que le
bas de la jambe d’un homme de lm,80, c’est-à-dire grand, avec des
étriers longs, ne dépasse, sous le ventre d’un animal ayant un diamètre

Le PIAFFER, D’APRÈS PARROCEL.
 
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