Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 2
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0060

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
5k

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

une telle appréciation apportait un solide appui an grand principe impos-
sible à éluder dans les arts, qui exige que pour y réussir et même pour
s’en occuper, on connaisse, par l’étude, les divers éléments qui en sont la
science professionnelle, indépendamment des règles de la composition.

Un ami de Fromentin, M. Louis Gonse, a résumé, après de conscien-
cieuses recherches, la vie et l’œuvre du sympathique artiste dans un
intéressant travail paru chez Quantin en 1881. Nous ne pouvons mieux
faire, pour terminer, que d’emprunter quelques phrases à cette œuvre
exprimant tout ce que nous pensons nous-même du peintre qui nous
occupe.

« ... Cependant, malgré sa connaissance du cheval, c'est peut-être
pour le dessin si difficile de cet animal et pour son anatomie essentielle
que Fromentin laisse le plus visiblement percer l’insuffisance de ses études
premières... »

«... Pendant tout le courant de sa carrière de peintre, on peut dire
que le cheval a été pour lui l’objet d’une lutte continue et bien des fois
décevante. Ses épanchements intimes, ses lettres en portaient souvent la
trace. Il s’irritait avec amertume des obstacles qu’il rencontrait là plus
qu’ailleurs... »

La conclusion est que l’artiste devra s’assimiler la nature par une
longue étude et de constantes observations, en s’adonnant à la difficile
reproduction des animaux. Il sera largement récompensé d’avoir scrupu-
leusement obéi aux règles un peu sèches qui constituent la science des
proportions, ainsi qu’à la froideur d’un enseignement sur lequel on a dû
se baser et qui n’a de conventionnel que le nom, car il est le résultat de
l’analyse.

Eugène Fromentin avait une merveilleuse mémoire devant laquelle
l’impression dominait le fait; cela répondait à son tempérament. Il possé-
dait d’intuition le parti du beau pittoresque à tirer d’un sujet, mais il
sentait qu’il est impossible d’avoir un jugement sérieux sans Véducation
artistique établissant la comparaison en instruisant la mémoire; et, comme
Géricault, comme Barve, il était de ceux qui affirment que la science, au
lieu d’atténuer la force de l’imagination, lui vient en aide en la guidant.

Ce que nous souhaitons à notre époque, si vulgarisatrice, c’est d’avoir
le mérite de généraliser l’instruction, base nécessaire de toute interpré-
tation artistique.

(La fin prochainement.)

DUHOUSS ET.
 
Annotationen