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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 2
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Phillips, Claude: Expositon d'hiver à l'Académie des Beaux-Arts de Londres
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0190

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ACADÉMIE DE LONDRES.

179

L’École anglaise est encore représentée par do nombreuses toiles de Turner (dans
sa première période), Constable, Crome, Morland, Hogarth, ZofTany, Stothard et autres.

La reine a envoyé de Buckingham-Palace trois toiles de l’École hollandaise : un
superbe Terborch, d’assez grandes dimensions, représentant une dame debout lisant
une lettre et auprès d’elle un jeune page qui tient une aiguière (no 122); une petite
toile attribuée àMetzu représentant un cavalier et une dame attablés et appelée Plai-
sirs du goût (n° 111), mais qui est aussi un Terborch d’une finesse de tons que Metzu
n’a pas égalée; et un paysage de Rubens connu sous le nom de la Ferme de Laeken
(n° 74), auquel on ne peut consciencieusement accorder toute l’admiration que lui ont
prodiguée les critiques, car si la main du maître s’y révèle partout, comme on l’assure,
elle s’y montre plus minutieuse mais moins vigoureuse que d’habitude, et l’ensemble
n’a pas cette énergie et cette vie qu’on s’attend à trouver dans les meilleures œuvres
de Rubens.

Il y a de Cuyp un grand beau paysage, dont le fond est malheureusement endom-
magé (n° 93), et deux toiles minuscules (nos 123 et 124) qui sont de vrais bijoux. 11 y a
en outre de lui un beau et sérieux portrait d’homme, de couleur assez terne (n° 76).
De Jacob van Ruysdaël on voit une grande et très belle marine, Y Orage (n° 191), qui
se distingue par un sentiment presque tragique rare chez ce peintre, et une petite
toile très curieuse, Vue de la ville et du port d!Amsterdam, dessinée avec une rare
précision qui cependant n’exclut pas le pittoresque. Une autre vue du môme port par
Jan van der Capelle (n°73) est un chef-d’œuvre d’un ton gris, transparent et délicieux
et d’une ordonnance parfaite. Do Franz Hais, il y a le portrait d’un jeune homme
richement habillé, jouant de la guitare (n° 90), et le portrait d’un cavalier d’un âge
mûr (n° 98). Ces toiles, quoique magistralement peintes, ne sont pas à la hauteur
de ce que ce peintre a fait autre par. Pour le voir, il faut aller à Ilaarlem et à Cassel
ou obtenir l’entrée des collections privées de Paris. C’est, par exception, un des grands
maîtres le moins bien représentés dans les collections anglaises. De Rubens on admire
d’abord le superbe plafond, de très grandes dimensions, représentant l’apothéose d’un
des princes de la maison d’Orange (n° 150). La composition en est presque identique
avec le grand plafond du palais de Whitehall. Cette toile, qui est d’une conserva-
tion admirable, ne se montre pas à son avantage sur les parois de la grande salle de
l’Académie, mais elle ferait sans doute un grand effet à sa véritable place. L’exé-
cution de cette grande machine, quoique le coloris en soit brillant et harmonieux,
trahit naturellement la main des élèves de Rubens. L’esquisse en est à la National-
Gallery. Nous avons encore du maître le beau portrait du bourgmestre Van derGutch
(n° 91), et un soi-disant portrait d’Hélène Forman, qui a été tellement et si grossière-
ment repeint qu’il est impossible de juger si jamais ce tableau a été authentique. Une
étonnante merveille de Rubens est Y Étude de perroquets et toucans becquetant
des fruits sur les branches d’un arbre (n° 193). Les couleurs criardes des oiseaux, sans
perdre leur éclat naturel, sont traitées avec une telle maestria qu’elles paraissent abso-
lument harmonieuses et à leur place. Par un accident assez comique, ce tableau fait
pendant à un vieux saint renfrogné de Carlo Crivelli, qui se trouve être de la môme
grandeur. 11 y a encore de Rubens un tout petit panneau représentant une main sor-
tant des nues et tenant par le fond une bourse rouge déliée et vide (n° 286); dessous
il y a en français l’inscription : Douleur non pareille. Selon la légende, Rubens aurait
envoyé cette esquisse à quelque débiteur pour lui rafraîchir la mémoire. C’est une petite
merveille de couleur.
 
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