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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 3
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Mantz, Paul: Rubens, 10
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0206

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RUBENS.

195

Il est curieux, sur ce point, de relire Mariette et de le compléter par
les observations des modernes, qui, comme MM. Georges Duplessis et
Hymans, ont rajeuni la question. On connaît l’estampe désignée d’ordi-
naire sous le titre de la Vieille à la chandelle et qui représente un jeune
garçon cherchant à allumer sa chandelle à celle que tient une vieille
femme. C’est un effet de lumière, un motif à la Ilonthorst, et très vrai-
semblablement la reproduction d’un tableau qu’on retrouve dans l’inven-
taire dressé après la mort de Rubens, et qu’on serait tenté de dater de sa
période romaine et caravagesque. La tradition veut que cette planche
ait été commencée par le maître. « Mon père, écrit Mariette, a toujours
ouy dire que cette estampe estoit gravée par Rubens même, et je ne
vois rien qui doive faire croire le contraire. A l’égard du graveur par qui
elle a été terminée au burin, je penche plutôt pour Pontius que pour
Vorsterman. » C’est là un témoignage précieux. Mais il est juste de
dire avec M. Ilymans que le buriniste employé par Rubens a si bien re-
couvert le travail primitif, qu’il est malaisé de retrouver sous ce vêtement
les dessous que Mariette et son père attribuaient au maître. Après avoir
examiné l’épreuve conservée au Cabinet des estampes, un doute nous
reste et nous n’affirmons rien.

Mais il ne semble pas possible d’hésiter en présence de l’eau-forte
sur laquelle Carpenter a appelé l’attention des iconophiles et qui, dans
une niche à plein cintre, montre le buste de Sénèque librement gravé
d’après un marbre antique. Cette eau-forte, dont on ne connaît qu’une
épreuve, est au British Muséum. Au Cabinet des estampes de Paris, et
ailleurs, la planche se présenie très différente, car elle est terminée au
burin par un graveur habile qu’on suppose être Yorsterman. Quand on ne
connaît que cet état, où la souplesse de l’outil recouvre et dissimule les
rudesses du premier travail et les hasards de la morsure, on ne voit pas
trop quelle part peut revenir à Rubens dans cette gravure; mais l'épreuve
à Peau-forte, celle de Londres, est absolument significative. Cette prépa-
ration est comme un dessin de Rubens : les cheveux, la barbe, les chairs,
l’expression douloureuse du visage, cette manière hardie de traduire
l’antique et de le renouveler par la couleur, tout révèle le travail per-
sonnel du puissant artiste. Ici nous n’avons aucun doute.

Pour la Sainte Catherine sur les nuages, la certitude n’est pas com-
plète. L’invention est bien de Rubens; cette figure d’un jet si décoratif
plafonnait à la voûte de l’église des Jésuites d’Anvers et on la retrouve
dans le recueil de Jacob de Witt. 11 n’est pas impossible que Rubens ait
eu la pensée de graver la Sainte Catherine à l’eau-forte : Mariette en
était convaincu : sur le nom du graveur au buian, qui a ajouté son tra-
 
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