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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 3
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Frizzoni, Gustavo: La Galerie Nationale de Londres et la Vierge aux Rochers: à propos d'une nouvelle publication
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0245

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232

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

complaisance bien justifiée devant le triptyque du Pérugin qui décorait
à l’origine un des autels de la Chartreuse de Pavie. A la reproduction
héliographique du tableau il joint celle d’un dessin du maître, qui nous
donne l’étude préparatoire pour le motif charmant de l’ange Raphaël
accompagnant le jeune Tobie, et mentionne en même temps une autre
esquisse plus rudimentaire du même sujet conservée à l’Université d’Ox-
ford. Une argumentation très serrée l’amène à conclure, contrairement à
l’opinion de la plupart des écrivains, que Raphaël n’a pris aucune part à
l’exécution de ce chef-d’œuvre. Cette opinion nous paraît d’autant plus
équitable lorsque nous songeons à la grâce intimement exquise qui ca-
ractérise les œuvres du Pérugin antérieures à l’année 1500, pendant cette
période heureuse où il s’est montré parfois supérieur à lui-même et où il
a été capable d’une création aussi idéale que celle du ravissant tableau
d’Apollon et de Marsyas, récemment acquis par le Musée du Louvre
comme œuvre de Raphaël.

Du divin peintre d’Urbin la galerie possède trois tableaux qui, sans
être des plus importants, sont du moins à l’abri de toute contestation.
Le Songe du chevalier compte même, dans sa grâce enfantine, parmi les
œuvres les plus délicates et les plus touchantes qui soient sorties du
pinceau de Raphaël. Elle n’a rien de péruginesque et semble donner
raison à M. Lermoliefi’ lorsqu’il suppose que le jeune Raphaël, après la
mort de Giovanni Santi, a étudiépendant quelques années à Urbin même
auprès de Timoteo Viti.

Les anciennes écoles de Ferrare, de Padoue, de Vérone sont aussi
l’objet d’observations intéressantes de la part de notre auteur.

Parmi les anciens maîtres vénitiens1, Carlo Crivelli joue un rôle tout
à fait exceptionnel à la National Gallery, et il n’y a pas de collection ita-
lienne, sauf peut-être celle du palais de Brera à Milan, qui soit aussi
riche en spécimens de ce remarquable artiste. Le manque presque total
de ses œuvres dans la ville des Lagunes ne doit pas du reste nous sur-
prendre : le peintre qui aimait à se qualifier de Venetus dans ses tableaux
passa la plus grande partie de sa vie dans les régions méridionales de
la côte adriatique, principalement dans la ville d’Ascoli.

Là où M. Richter ne nous paraît pas tout à fait bien informé, c’est
lorsque, passant en revue les peintures du Titien, il se plaît à en signa-
ler le très bon état de conservation (very good State of préservation).

4. Parmi les tableaux de l’École vénitienne que possède la National Gallery, le
portrait de Moroni, connu sous le nom du Tailleur, est un des plus beaux et des
mieux conservés. Nous avons cru devoir en faire exécuter spécialement pour la
Gazette une reproduction à l’eau-forte (n. d. l. r.).
 
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