DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Delisle, Léopold: Les livres d'heures du Duc de Berry, 2
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0304
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
*
commencé par les mots portatus est. Je recommande cette vérification
aux paléographes qui pourront examiner à loisir les Heures de Savoie.
M. Paul Meyer, à qui l’importance de ce détail n’avait pas échappé, a pu
simplement constater qu’il y a une lacune ou une interversion dans les
feuillets qui suivent le calendrier.
Quel que soit le résultat de la vérification qui reste à faire, il est cer-
tain que les Heures de Savoie ont appartenu à Charles V et qu’elles ont
été données par Charles Y1 à Jean, duc de Berry.
Après avoir décrit les bréviaires ou livres d’heures que le duc de
Berry avait tirés de la librairie de son frère, le roi Charles Y, et auxquels
il ne fit faire ni changements ni additions, je dois examiner les volumes
qu’il fit exécuter ou arranger pour lui-même et qui portent plus ou moins
expressément les marques de cette origine. Je commence par deux ma-
nuscrits sur lesquels on ne peut concevoir le moindre doute, quoique ni
l’un ni l’autre ne soit mentionné sur aucun des anciens inventaires. On
sait bien, d’ailleurs, que ces inventaires sont fort incomplets et qu’ils ne
font pas la moindre allusion à quelques-uns des volumes les plus impor-
tants et les plus authentiques de la librairie du duc de Berry.
IV. Heures de Turin.
JM S K. IV. 29 (jadis D. VI. 23) de l’université DE TURIN.
Je ne connais ce manuscrit que par un très bref article du Catalogue
de Pasini1, par des notes qu’ont bien voulu me communiquer M. Paul Meyer
et M. Castan, et par des photographies dues à l’obligeance de M. Pietro
Vayra. C’est, paraît-il, un volume de 91 feuillets de parchemin, hauts de
275 millimètres et larges de 188.
Le fond du livre remonte sans doute au règne de Charles V, et c’est,
sinon pour lui, du moins pour un roi de France qu’ont été copiées les
prières des fol. 58 v° et 76 v° :
Et tu Deus meus creator, redemptor et protector meus, preces sanclorum tuorum
et meas dignanter exaudias, et me servum tuum ac cunctum populum michi commis-
sum regas et dirigas, ut sic transeamus per bona transsitoria quod perveniamus féli-
citer ad eterna. Amen.
Misericors Deus et miseralor, consolator et defensor, in te, Domine, confido. Servo
tuo auxilium et consilium Francorum régi tribue, quia bella michi video, bella paran-
tur meis. Hostium meorum animos erroresque constringe mortalium, ne contra me
debellare valeant, sed propter inobedienciam suam et eorum nequiciam tibi, Christe,
'1. Codices Mss. TaurinIf, 33.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
*
commencé par les mots portatus est. Je recommande cette vérification
aux paléographes qui pourront examiner à loisir les Heures de Savoie.
M. Paul Meyer, à qui l’importance de ce détail n’avait pas échappé, a pu
simplement constater qu’il y a une lacune ou une interversion dans les
feuillets qui suivent le calendrier.
Quel que soit le résultat de la vérification qui reste à faire, il est cer-
tain que les Heures de Savoie ont appartenu à Charles V et qu’elles ont
été données par Charles Y1 à Jean, duc de Berry.
Après avoir décrit les bréviaires ou livres d’heures que le duc de
Berry avait tirés de la librairie de son frère, le roi Charles Y, et auxquels
il ne fit faire ni changements ni additions, je dois examiner les volumes
qu’il fit exécuter ou arranger pour lui-même et qui portent plus ou moins
expressément les marques de cette origine. Je commence par deux ma-
nuscrits sur lesquels on ne peut concevoir le moindre doute, quoique ni
l’un ni l’autre ne soit mentionné sur aucun des anciens inventaires. On
sait bien, d’ailleurs, que ces inventaires sont fort incomplets et qu’ils ne
font pas la moindre allusion à quelques-uns des volumes les plus impor-
tants et les plus authentiques de la librairie du duc de Berry.
IV. Heures de Turin.
JM S K. IV. 29 (jadis D. VI. 23) de l’université DE TURIN.
Je ne connais ce manuscrit que par un très bref article du Catalogue
de Pasini1, par des notes qu’ont bien voulu me communiquer M. Paul Meyer
et M. Castan, et par des photographies dues à l’obligeance de M. Pietro
Vayra. C’est, paraît-il, un volume de 91 feuillets de parchemin, hauts de
275 millimètres et larges de 188.
Le fond du livre remonte sans doute au règne de Charles V, et c’est,
sinon pour lui, du moins pour un roi de France qu’ont été copiées les
prières des fol. 58 v° et 76 v° :
Et tu Deus meus creator, redemptor et protector meus, preces sanclorum tuorum
et meas dignanter exaudias, et me servum tuum ac cunctum populum michi commis-
sum regas et dirigas, ut sic transeamus per bona transsitoria quod perveniamus féli-
citer ad eterna. Amen.
Misericors Deus et miseralor, consolator et defensor, in te, Domine, confido. Servo
tuo auxilium et consilium Francorum régi tribue, quia bella michi video, bella paran-
tur meis. Hostium meorum animos erroresque constringe mortalium, ne contra me
debellare valeant, sed propter inobedienciam suam et eorum nequiciam tibi, Christe,
'1. Codices Mss. TaurinIf, 33.