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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Garnier, Édouard: La verrerie: collections de M. Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0310

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COLLECTIONS SPITZER : LA VERRERIE.

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« renommées par toute la terre » avaient été autrefois célébrées par
Hérodote, Théophraste et Pline, et l’industrie de Damas, dont les produits
lui semblaient être le résultat « d’un art magique », était tellement estimée
que, pendant plusieurs siècles après lui, tous les verres peints ou émaillés
sont inventoriés dans les trésors des rois, des princes et des églises,
comme provenant de Damas ou étant de la façon de Damas Aujourd’hui
même encore, ils sont le plus généralement désignés sous le nom de
verres de Damas.

Cependant les verres émaillés, d’origine ou d’apparence arabe, qui
font la richesse et la gloire de nos musées et des collections particulières,
présentent dans leur'ensemble et dans leurs détails, quand on les examine
attentivement, des différences tellement tranchées, malgré le style oriental
qui leur est commun à tous, que l’on ne doit pas hésiter à leur assigner
des provenances très diverses et des époques de fabrication très éloignées
souvent l’une de l’autre. Il y aurait là une recherche intéressante à faire
et que nous entreprendrons peut-être un jour à cette place, en nous
basant sur les caractères principaux d’objets dont l’âge et l'origine sont
connus ;mais, dans ce rapide examen, nous devons nous borner à décrire
ceux qui font partie de la collection de M. Spitzer, en mentionnant les dif-
férences d’exécution et de décoration qui les distinguent et qui pourront
probablement servir à poser des jalons pour des études ultérieures.

Nous signalerons en première ligne les quatre lampes de mosquée, en
forme de vases turbinés à large collet évasé, dont une au moins peut,
avec presque certitude, être attribuée à la fabrication égyptienne du
xivc siècle1, surtout si on la compare à celle du British Muséum, qui
provient du Caire, où elle était dans une mosquée construite par l’émir
Sheikhoo 2 (1355) dont elle porte le nom.

C’est une belle lampe, particulièrement remarquable par sa dimension
exceptionnelle et par la beauté des caractères qui la décorent ; sur tout le
pourtour extérieur du col règne une inscription 3 composée de grands

Les verreries égyptiennes, particulièrement celles d’Alexandrie, ont été de tous
temps renommées. « Les verriers d’Alexandrie, dit Slrabon (p. 645, éd. Didot), m’ont
assuré qu’il y avait en Égypte une terre propre à la fabrication des verres; que
c’était avec cette matière seule qu’on faisait les précieux vases polychromes, et que
tous les autres sables lui étaient impropres, vu que certaines substances leur man-
quaient... » Les vases polychromes dont parle ici Strabon n’étaient évidemment pas
des verres émaillés de la nature de ceux dont nous nous occupons, mais probablement
des verres colorés dans la pâte; ce texte est néanmoins précieux en ce qu’il prouve
l’existence de fabriques déjà anciennes et célèbres au premier siècle de notre ère.

2. Membre du Conseil privé du sultan Mélik-en-Nassir-Hassan.

3. La traduction, faite par un de nos plus savants orientalistes, des inscriptions
 
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