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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 4
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Duret, Théodore: Sir Joshua Reynolds et Gainsborough: expositions d'hiver de la Royal Academy et de la Grosvenor Gallery
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0345

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328

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

1723, étant mort en 1792, et le second, né en 1727, mort en 1788. Ils
se sont adonnés au même genre, le portrait. Reynolds, il est vrai, a une
partie de son œuvre consacrée à des sujets qui approchent du genre his-
torique que Gainsborough n’a pas abordé, et ce dernier, en revanche,
s’est en partie adonnés à la peinture de paysage, qui est restée étrangère
à Reynolds. Mais aujourd’hui les sujets du genre historique et le paysage
ne forment plus que la moindre partie de l’œuvre des deux maîtres, qui
restent essentiellement des peintres de portraits. Ayant vécu dans le
même temps, s’étant adonnés au même genre, ayant eu pour modèles les
hommes et les femmes d’une même société, Reynolds et Gainsborough
ne peuvent être séparés l’un de l’autre par la postérité. Ils offrent, obser-
vés ensemble, un intéressant sujet d’étude et un motif tout naturel de
parallèle.

Reynolds était d’une famille de petits bourgeois. A ses débuts dans
la carrière artistique, il fut protégé par l’amiral Keppel, qui l’emmena
sur son vaisseau en Italie. Il put, de la sorte, étudier deux années à
Rome et visiter les villes principales de l’Italie. Revenu en Angleterre,
il s’établit à Londres et devint bientôt le peintre de portraits en renom.
Travailleur infatigable, il produisit régulièrement, chaque année, un
nombre considérable de portraits, qui font de son œuvre accumulée
l’image complète de la société de son temps. Beautés célèbres, grands
seigneurs, hommes de guerre, hommes de lettres, légistes, politiques,
tous sont là. Reynolds vécut mêlé aux écrivains ses contemporains, et fut
surtout l’ami du plus célèbre d’entre eux, le Dr Johnston, dont il a peint
le portrait. Il a lui-même cultivé les lettres et écrit plusieurs ouvrages
sur la peinture. Il visita les Flandres et la Hollande. Rembrandt fit sur
lui une impression profonde, dont on retrouve la trace dans toute une
partie de son œuvre. Lorsque la Royal Academy fut fondée, en 1764, il
en devint le premier président et fut fait chevalier (knighted), distinction,
à cette époque, très rarement conférée à un artiste. Reynolds, non content
de peindre un nombre énorme de portraits, a eu soin d’en assurer la
reproduction et la diffusion par la gravure. Les meilleurs graveurs anglais
de son temps ont été employés par lui. La plupart de ses portraits ont
donc été gravés. L’œuvre gravée de Reynolds a pris ainsi dans l’art anglais
une place presque aussi considérable que l’œuvre peinte. Elle forme
comme le fond de cette gravure en mezzotint où les Anglais ont excellé
et qui est devenue pour eux un art essentiellement national. Par l’en-
semble de son œuvre peinte et gravée, par sa liaison avec les hommes
de lettres de son temps, ses écrits, sa qualité de premier président de la
Royal Academy, son rang social, Reynolds a tenu, de son temps, une
 
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