Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Nogent, Paul: Une collection d'orfèvrerie française
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0368

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
UNE COLLECTION D’ORFÈVRERIE FRANÇAISE. 351

à tenir boutique, elle devait s’entendre avec un Maître pour qu’il mît son
poinçon responsable sur les ouvrages quelle vendait.

Dès que la fonte avait donné à l’orfèvre l’alliage titré, il devait le porter à
la Maison Commune pour en faire contrôler le titre avant toute ciselure.
«N’avancer les ouvrages avant l’apposition du poinçon de contremarque»,
dit l’article 10 du titre VI des statuts. Tel quel, le poinçon du Maître est
sa signature, et « chacun d’eux demeurera responsable en son nom des
fautes qui se trouveront aux Ouvrages marquez de son Poinçon, tant au
Titre qu’autrement. »

On comprend que, dans ces conditions rigoureuses, il est peu de
signatures qui méritent une confiance aussi entière. C’est ainsi que le
poinçon à étoile et à R. M. dénonce Robert Mognart , artiste du
xviiiu siècle. Les faux en art, les attributions mensongères seraient peu
aisés avec de telles garanties. Mais à quelle époque de sa vie cet artiste
a-t-il ciselé cette aiguière? Je puis même ignorer le siècle, la date de
cet orfèvre : c’est ce à quoi les poinçons suivants vont répondre.

2° POINÇON DE LA MAISON COMMUNE.

«Les Maîtres seront tenus d’envoyer tous leurs ouvrages, tant d’or que
d’argent, ainsi marqués de leur poinçon, au bureau de la Maison Com-
mune pour y être essayés et ensuite contremarqués du poinçon commun
par les Gardes » (Statuts). Cet essai devait être fait sur les pièces sorties de
la fonte et non achevées, et cette marque n’était encore qu’une garantie
de responsabilité. Elle se modifiait tous les ans afin que chacun réponde
de l'ouvrage de son temps. Cette contremarque comprenait trois poinçons
différents déformé et de grandeur : un pour les gros ouvrages, deux pour
les petits ouvrages et un quatrième pour les menus objets.

« Les trois premiers de ces poinçons représenteront une même lettre
de l’alphabet, couronnée, laquelle changera annuellement selon la suite
ordinale des lettres à chaque mutation de Gardes. » (Statuts.)

Une ordonnance royale de 1275 exigeait l’existence de ce poinçon
commun dont le but ôtait de « constater par son empreinte la bonté du
titre de la matière ».

Remarquons en passant l’analogie que présente ce procédé de date
alphabétique avec ce qui s’est fait pour la porcelaine de Sèvres à partir
de 1753; mais Sèvres employa l’alphabet complet et, en 1777, marqua
par un AA, etc., jusqu’à RR (1793). Le poinçon de la Maison Commune,
lui, supprime certaines lettres de forme équivoque : « l’U, le J, le W.
 
Annotationen