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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 5
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Palustre, Léon: Michel Colombe, [1]: les sculpteurs français de la Renaissance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0432

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MICHEL COLOMBE.

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pareil chef-d’œuvre. Puis, en dernier lieu, on ne laisserait pas de faire
valoir que, parmi les pièces heureusement publiées jusqu’ici s’en trouve
précisément une relative à la commande d’un Sépulcre pour l’église Saint-
Sauveur de la Rochelle1. Sa teneur est très significative, puisque Colombe
y « promet de faire et enlever les pourtraictz et vmaiges cy-apres declairez.
Cest assavoir, Iymaige de Notre-Dame, saint Jehan levangeliste, Marie
Magdalene, Marie Marte, Joseph Darimatie, Nycodemus, avecques le
gisant et le tombeau dudit sépulcre, de la sorte et maniéré que le cas le
requiert et qu'il est acoustume faire en tel ras2. » Et que l’on ne
vienne pas nous dire qu’un peu plus bas il est question du retable de
Saint - Saturnin lorsqu’il s’agit de déterminer la grandeur des statues
et la pierre à employer? Les contractants, naturellement, ayant sous les
yeux des points de comparaison se seraient bien gardés d’aller en cher-
cher ailleurs. 11 suffisait que les indications se rapportassent à une œuvre
de Colombe et l’on remarquera, en passant, que le témoignage de Leplei-
gney reçoit ainsi pleine confirmation.

Le désir que nous avions de montrer comment peut être introduite la
question du célèbre ensevelissement de Solesmes nous a fait quelque peu
dévier de l’ordre chronologique. Il est temps d’y revenir avec l’armure
destinée à un certain Garreau qui devait remplir le rôle principal dans le
mystère de Turnus, joué, en novembre J 501, devant le roi Louis XII, à
l’occasion de la première visite faite par ce prince à sa bonne ville de
Tours3. Seulement en quoi consiste, dans la circonstance, la part de tra-
vail réclamée de Michel Colombe? C’est ce que nous ne comprenons pas
très bien. Benjamin Lillon croit à une œuvre de modelage obtenue au
moyen d’un mastic imitant le fer, sans réfléchir aux difficultés de se mou-
voir avec un pareil accoutrement dans le feu d’une représentation théâ-
trale. Plus probablement donc fut-il question d’une sorte de cartonnage
cousu sur une étoffe. Les reliefs auraient alors été produits par des ombres
plus ou moins accentuées et donnant parfaitement l’idée du vêtement
guerrier porté par les soldats debout à l’entrée du sépulcre de Solesmes
ou la statue de la Lorce, à l’un des angles du tombeau de Lrançois II,
dans la cathédrale de Nantes.

Colombe, parait-il, ne s’était pas seulement occupé de l’armure de
Turnus, mais il avait encore fourni le patron de la médaille qui fut pré-

1. Recherches historiques sur l’origine et les ouvrages de Michel Colombe, par
Lambron de Lignim, 1846.

2. L’acte dont nous donnons un extrait est du 2 mai 1507. Une autre pièce constate
que le monument était terminé trois ans après, en août 1510.

3. Lambron de Lignim, Recherches, p. 23.
 
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