Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Duhousset, Émile: Le cheval dans l'art, 4
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0469

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LE CHEVAL DANS L’ART.

hh 9

Ayant placé convenablement et à intervalles égaux la série des
poses du galop Muybridge, en imprimant au zootrope un mouvement
qui, pour chaque cheval, laisse voir son image moins que de seconde,
on obtiendra une sensation continue, reproduisant très exactement celle
éprouvée en le regardant fonctionner naturellement, avec l’avantage de
décomposer le mouvement si on fait tourner lentement l’animateur, pour
en faire un instrument d’étude.

Nous recommandons aux artistes, lorsqu’ils mettent en ligne un cer-
tain nombre de chevaux à l’allure du galop, de s’habituer à modifier les
tensions des membres dans les seconds et troisièmes plans ; nous avons
vu des essais de ce genre (Gérôme, Claude, Goubie, Guesnet) qui ne
nuisent nullement à l’expression de la rapidité et, au contraire, en ren-
dent les différentes phases plus compréhensibles.

Pourquoi n’habituerait-on pas le public à une pose tendant à se rap-
procher de l’exactitude? Pour les allures calmes, la chose a été mise en
bonne voie, il y a plus de vingt ans, par Meissonier, malgré les contes-
tations qui se produisirent lorsqu’apparut son tableau de 1814.

La vérité rigoureuse de l’allure du galop nous montre que le cheval
a deux fois plus de temps les quatre membres rassemblés sous le corps

ÉLÉVATION AU-DESSUS DU SOL DANS LE GALOP.

que dans les poses étendues ; c’est aussi dans ces instants-là qu’il est au
point le plus élevé du saut qui l’éloigne de la terre. La ligne pointée que
nous traçons sur une épreuve photographique le prouve.

L’ancien terme de ventre à terre, usité pour rendre le paroxysme du
développement de cette allure, exprime d’une façon très juste l’acte de
détente ; car, dans cette position, le cheval est le plus près du sol ; c’est
donc une erreur, en le représentant ainsi, de l’isoler trop du terrain, ce
qui l’éloignerait du point de résistance vers lequel il tend à rebondir.

Cette remarque, de laquelle on se préoccupe peu, date cependant de
longtemps. On lit, dans Léonard de Vinci (Ch. ccLxvnr. — Des animaux
à quatre pieds et comment ils marchent) : « Le plus haut du corps des
animaux à quatre pieds reçoit plus de variété en ceux qui cheminent qu’en
ceux qui demeurent arrêtés, et ce plus ou moins selon que ces animaux
sont plus grands ou plus petits, et cela provient de l’obliquité des

XXIX. — T PÉRIODE. 57
 
Annotationen