GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
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unique et doni, l’exégèse est facilitée par une inscription. On lit, en effet, au-
dessus des trois personnages, les noms d’Hermès, d’Echélos et de Basile.
Hermès était aisé à reconnaître; la même figure, précédant un quadrige au
galop, se trouve sur un bas-relief de la collection du duc de Loulé, à Lisbonne,
que nous avons donné autrefois dans la Gazette Mais Échélos, héros épo-
nyme du dème attique des Échélaïdes, et Basilé, dont on montrait le sanc-
tuaire entre Je théâtre de Dionysos et l’Hissus, sont des personnages bien
peu illustres de la mythologie attique. Au premier abord, on reconnaît qu'il
s’agit d’une scène d’enlèvement, comme celui de Proserpine par Pluton; il
faut donc qu’un épisode analogue ait fait partie de la légende locale de
Basilé. Mais Diodore de Sicile s, notre unique informateur, qui raconte l’his-
toire de celte héroïne presque oubliée, nous parle seulement de sa disparition
PEINTURE D’UN tÉCYTHE BLANC D*É RÉTRIE.
(Musée d’Athènes.)
subite, « au milieu d’une grande pluie, accompagnée de coups de tonnerre
continuels ». Il est permis de supposer qu’il existait une variante de la tra-
dition, suivant laquelle Basilé ne disparaissait pas sans cause, mais était
enlevée par un héros. Ce héros Échélos nous est encore moins connu que
Basilé; son nom seul est parvenu jusqu’à nous, sans aucune légende. Le
bas-relief de Phalère prouve qu’il était associé à Basilé dans un culte local,
comme Pluton à Proserpine dans la religion d’Eleusis. Il semble que cet
exemple doive nous rendre très prudents quand nous essayons d’expliquer
les œuvres antiques. Sans les incriptions du bas-relief de Phalère, aucun
savant n’aurait jamais songé à y .reconnaître Basilé et Échélos. C’est qu’à
côté de la mythologie des textes littéraires, plus on moins commune à toute 1 2
1. Gazette des Beaux-Arts, 3” pér., t. IX, p. 263.
2. Diodore de Sicile, III, 57 (trad. Ilœfer, t. I, p. 243).
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unique et doni, l’exégèse est facilitée par une inscription. On lit, en effet, au-
dessus des trois personnages, les noms d’Hermès, d’Echélos et de Basile.
Hermès était aisé à reconnaître; la même figure, précédant un quadrige au
galop, se trouve sur un bas-relief de la collection du duc de Loulé, à Lisbonne,
que nous avons donné autrefois dans la Gazette Mais Échélos, héros épo-
nyme du dème attique des Échélaïdes, et Basilé, dont on montrait le sanc-
tuaire entre Je théâtre de Dionysos et l’Hissus, sont des personnages bien
peu illustres de la mythologie attique. Au premier abord, on reconnaît qu'il
s’agit d’une scène d’enlèvement, comme celui de Proserpine par Pluton; il
faut donc qu’un épisode analogue ait fait partie de la légende locale de
Basilé. Mais Diodore de Sicile s, notre unique informateur, qui raconte l’his-
toire de celte héroïne presque oubliée, nous parle seulement de sa disparition
PEINTURE D’UN tÉCYTHE BLANC D*É RÉTRIE.
(Musée d’Athènes.)
subite, « au milieu d’une grande pluie, accompagnée de coups de tonnerre
continuels ». Il est permis de supposer qu’il existait une variante de la tra-
dition, suivant laquelle Basilé ne disparaissait pas sans cause, mais était
enlevée par un héros. Ce héros Échélos nous est encore moins connu que
Basilé; son nom seul est parvenu jusqu’à nous, sans aucune légende. Le
bas-relief de Phalère prouve qu’il était associé à Basilé dans un culte local,
comme Pluton à Proserpine dans la religion d’Eleusis. Il semble que cet
exemple doive nous rendre très prudents quand nous essayons d’expliquer
les œuvres antiques. Sans les incriptions du bas-relief de Phalère, aucun
savant n’aurait jamais songé à y .reconnaître Basilé et Échélos. C’est qu’à
côté de la mythologie des textes littéraires, plus on moins commune à toute 1 2
1. Gazette des Beaux-Arts, 3” pér., t. IX, p. 263.
2. Diodore de Sicile, III, 57 (trad. Ilœfer, t. I, p. 243).