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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 6
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Bourgade de la Dardye: Jean de Candida
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0540

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508

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ainsi a-t-il créé à nouveau, par d’irréfutables preuves, la figure attrayante de
Jean de Candida, de la famille napolitaine des Filanghieri, celui que l’humaniste
normand Guillaume de la Mare appelle Joannes Candida summus et orator et histo-
rice ac sculptorie artis atque plastice hac retate omnium consummalissimus, dans
une lettre qu’il écrivait comme secrétaire de Robert Briçonnet. Ce nom fut révélé,
en Î890, par M. Delisle, dans la Bibliothèque de l'École des chartes; mais nous
devons à M. Henri de la Tour l'amplification des titres d’historien, médailleur,
sculpteur, conseiller du roi, ambassadeur, donnés à Jean de Candida. A lui encore
revient la reproduction des médailles de l’artiste, dont les litres suivent : Antonio
Gratia Dei, Giovanni Palomar, Maximilien d’Autriche, Marie de Bourgogne, Jean
Carondelet et Marguerite de Chassey, Jean de la Gruthuse et Jean Miette, Nicolas
Buter, Pierre de Courthardy, Guillaume des Perriers, Pierre de Sacierge, Robert

Briçonnet, Julien el Clément de laRovère,
Neri Capponi, et encore, dans ce premier
groupement, Nicolas Maugras, Pierre
Briçonnet, Thomas Bohier, gendre de
Briçonnet, enfin François, duc de Valois,
comte d’Angoulême, portant sur son
revers la salamandre, qu’on trouve
pour la première fois accompagnée delà
légende Nutrisco Extingo. Puis, Louise,
duchesse de Valois, comtesse d’Angou-
lême, sa mère, et sa sœur Marguerite,
fdle dé Charles, comte d’Angoulême.

Entre les années 1491 el 1493, nous
voyons surgir Jean de Candida dans
les fonctions d’orator — ce qui si-
gnifiait ambassadeur — représentant
Charles VIII àRome. Ce point culminant
dans les honneurs n’avait pas été atteint d’un premier élan de fortune, ni mérité
par un nouvel arrivé ; en remontant le cours de sa vie, nous le reconnaissons doué,
comme ses contemporains de marque, de facultés innées, rehaussées par des con-
naissances générales, cherchant sa voie dans le domaine de la science historique, de
l’art des plasticatori, eide celui, si familier aux races aristocratiques, de la diplomatie.

D’après un médaillon de Jean de Candida.

Initié d’abord à l’art par l’école man tonane des maîtres Cristoforo Geremia,
Melioli, surtout de Lysippe, c’est à ceux-là qu'il faut rattacher sa manière arlis-
tique, assez impressionnée ensuite par Nicolo Fiorentino et, dans tous les cas,
génialement personnelle. La médaille ovale qui le représente très jeune et que plu-
sieurs veulent lui attribuer restera une des plus intéressantes qui soient; on dirait
le clerc adolescent du Songe de Poliphile, plein de sève vivace et de l’ardente con-
templation du beau. Une autre médaille de Lysippe, dit-on, car on est disposé à
confondre Jean de Candida avec celui qui doit l’avoir enseigné, le représente
enfant et non moins beau. Elle concourt, avec la première, à prouver sa brillante
notoriété, dès sa prime jeunesse,dans un temps où l’on ne sacrifiait qu’aux illustres.
Dès 1475, on trouve ses titres établis de secrétaire du duc de Bourgogne et, avec
eux, un document qui constate le payement de la pension que Charles le Témé-
raire lui servait encore en 1470, moins d’un an avant le drame de Nancy.
 
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