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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 14.1895

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Nr. 6
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Bourgade de la Dardye: Jean de Candida
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https://doi.org/10.11588/diglit.24667#0541

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JEAN DE CANDIDA.

509

A l’enlour de cette date, Jean de Candida modela, après son œuvre magistrale
d’Antonio Gratia Dei, la médaille de J. Carondelet et de sa femme (1479), ainsi
que celle de Jean Palomar, et, enfin, de Maximilien d’Autriche et de Marie de Bour-
gogne, les deux effigies les plus importantes de cette série. Le duc, tourné à
droite, vêtu d’une robe en pointe et d’un surcot lacé, porte une couronne en
torsade qui retient la plus riche, la plus royalement opulente des chevelures,
coupée sur le front et descendant sur les épaules en Ilots abondants. L’héritière
des ducs de Bourgogne est plus idéalisée encore; elle a la hauteur souverainement
impérieuse, l’acuité du regard et le pli sérieux des lèvres que notre médailleur sait
creuser aux bouches de ses immortels, encore qu’ils soient jeunes. Ses cheveux
bouclés, passés dans un anneau, dégagent les lignes harmonieuses du cou et
l'ovale très pur du visage. Elle porte une
croix, dont la chaîne dissimule les attaches
enfantines de la naissance du buste; mais
dans la seconde médaille, ces lignes, deve-
nues sculpturales et restées d’une singulière
pureté, se dessinent à nu sous la ténuité
de sa collerette. Cette pièce se retrouve,
outre l’exemplaire du cabinet de France,
dans les collections Vallon et Monligny et
au cabinet de Vienne.

Pendant cette phase d’élévation de Jean
de Candida, il faut placer parmi ses parche-
mins un ordre du payement de ses gages à
Bruges par Marie et Maximilien, sous la
signature de Buter : <c En faveur de leur
amé et féal secrétaire, maistre Jean de Can-
dida, tant à cause de ses gaiges et pension
qu'il avait de feu nostre très chier seigneur
et beau-père cui Dieu pardoint, comme à cause
de ses journées et vacacions qu'il a fdictes par notre ordonnance et commandement... »

C’est dans le cours précis de celle année qu’a été modelée la médaille du
mariage, laquelle' est du plus pur style de Candida. La beauté des époux prêtait
à l’inspiration du maître; mais de quelle vie, de quelle grandeur, de quel sang
noble ne l'a-t-il pas dotée!

On peut placer à l’époque de la mort de Marie le fait, resté fort obscur en ses
causes, de l’incarcération de Jean de Candida; il ne peut être infamant, puisque
la victime elle-même le célèbre. Sa reconnaissance, élevant un monument à ses
gardiens et libérateurs, ajoute une certaine grandeur à son caractère et reste dégagée
de toute autre préoccupation que de celle de sa gratitude envers J. de la Gruthuse et
Jean Miette, l’humble geôlier de sa prison. Ici, à propos de la médaille de Jean
Miette, où l'effigie du gardien accotée d’une haute tour à créneaux et à mùchicoulis
porte : CABCER CANDIDE en deux lignes et la date 1479, l’érudit M. 11. de la Tour
fait montre d’un esprit critique fort judicieux en expliquant une énigme jusqu’ici
insoluble pour les commentateurs.

Nous retrouvons Candida chez Louis NI (1482 à 1483), lequel n’avait pas
accoutumance de se piquer d’attendrissement pour les personnes, mais s’inté-

D après son médaillon.
 
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