NOTES SUR BERNARDINO LUINI
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Charles-Quint, trouvait à Milan. La peinture de Luini contient trop
d’émotion voilée, il exprimait un trop présent souvenir du col divin
qu’il avait vu trancher « sur les remparts du Castello, du côté de la
place » : ce doit être en quittant Saronno qu’il vint ici. L’année
1525 passée dans le cloître, une église lui offrit asile à Milan L
Les Bentivoglio qui sont aux deux côtés du grand autel, c’est
Alexandre et son épouse Hippolyte Sforza2. L’un, creusé de soucis,
HIPPOLYTE SFORZA BENTIVOGLIO AGENOUILLÉE, AUPRÈS DE SAINTE SCHOLASTIQUE,
SAINTE AGNÈS ET SAINTE CATHERINE, PAR BERNARDINO LUINI
(Monastère Majeur, Milan.)
courbé par les luttes et l’exil; l’autre, line, amaigrie un peu, mélan-
colique en sa beauté patricienne, sous un diadème léger, dans un
ample vêtement blanc que rattachent mille ferrets de rubans. On
ne peut approcher autant de ces hautes fresques que de la Sainte
1. M. C. B rùn, dans son B. Luini, trouve aux mains de la comtesse de Cellant
une apparence de « bois pétrifié » et en infère qu’on les a retouchées (Dohme's
Kunst und Künstler, t. III, 4e partie, p. 82). 11 semble plutôt que ce sont des mains
fortes et sensuelles, les mains qu’il faut à cette femme aux « sfrenate voglie ».
Comme tous les maîtres, Luini donne à ses personnages les mains et les chairs
conformes à leur complexion.
2. Voir Bandello, t. I, nouv. I, Dédicace.
XXIII,
3e PÉRIODE,
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Charles-Quint, trouvait à Milan. La peinture de Luini contient trop
d’émotion voilée, il exprimait un trop présent souvenir du col divin
qu’il avait vu trancher « sur les remparts du Castello, du côté de la
place » : ce doit être en quittant Saronno qu’il vint ici. L’année
1525 passée dans le cloître, une église lui offrit asile à Milan L
Les Bentivoglio qui sont aux deux côtés du grand autel, c’est
Alexandre et son épouse Hippolyte Sforza2. L’un, creusé de soucis,
HIPPOLYTE SFORZA BENTIVOGLIO AGENOUILLÉE, AUPRÈS DE SAINTE SCHOLASTIQUE,
SAINTE AGNÈS ET SAINTE CATHERINE, PAR BERNARDINO LUINI
(Monastère Majeur, Milan.)
courbé par les luttes et l’exil; l’autre, line, amaigrie un peu, mélan-
colique en sa beauté patricienne, sous un diadème léger, dans un
ample vêtement blanc que rattachent mille ferrets de rubans. On
ne peut approcher autant de ces hautes fresques que de la Sainte
1. M. C. B rùn, dans son B. Luini, trouve aux mains de la comtesse de Cellant
une apparence de « bois pétrifié » et en infère qu’on les a retouchées (Dohme's
Kunst und Künstler, t. III, 4e partie, p. 82). 11 semble plutôt que ce sont des mains
fortes et sensuelles, les mains qu’il faut à cette femme aux « sfrenate voglie ».
Comme tous les maîtres, Luini donne à ses personnages les mains et les chairs
conformes à leur complexion.
2. Voir Bandello, t. I, nouv. I, Dédicace.
XXIII,
3e PÉRIODE,