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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: À travers la Souabe, [3]: Stuttgart - Ulm - Blaubeuren - Sigmaringen; notes d'art et d'archéologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0069

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

peintures (Le Christ au Jardin des Oliviers, Le Christ devant Pilate,
Ecce homo et La Véronique, Pietà). Vérification faite, ces peintures,
assez rudes, procèdent des gravures du maître colmarien. Dans la
Véronique, le bourreau dé droite (la tête coiffée d’un turban, les
jambes nues, les pieds chaussés de brodequins), me parait textuelle-
ment copié de l’estampe. Les visages ronds et épais n’offrent même
pas le type de l’école de Colmar. Bien plus, il ne serait pas impossible
que nous eussions affaire à un ouvrage datant déjà du xvie siècle '.

La biographie de Martin Schaffner n’est guère mieux connue
que celles de Zeitblom ou de Syrlin. L’on ignore quand il naquit.
Tout ce que l’on sait, c’est qu’il travailla de 1499 à 1539; selon
toute probabilité, il mourut en 1541. — Schaffner s’inspira plus ou
moins directement de Zeitblom et aussi de Holbein le vieux. Son
premier ouvrage à daie certaine est la Sainte Famille du musée de
Vienne. En 1510, il peignit, pour la corporation des peintres d’Ulm,
un retable dont Daniel Mouch sculpta le bois et qui orne aujourd’hui
l’église des déchaussés àUlm. Le grand retable du musée de Sigma-
ringen, sur lequel nous reviendrons plus loin, semble aussi être un
de ses premiers ouvrages. Il s’y montre réaliste. En 1515, il peignit
huit scènes de la vie de Jésus, aujourd’hui à la galerie de Schleiss-
heim. L’année suivante prit naissance le portrait d’Eitel Besserer ;
en 1521, le retable de la cathédrale d’Ulm ; en 1524 enfin, Je grand
retable de la Pinacothèque de Munich.

Mon regretté ami Hubert Janitschek, à qui j’emprunte ces
détails, s’est montré sévère pour Schaffner : il le considère comme
un praticien habile, mais sans profondeur. Quelle injustice! Le
lecteur va en juger.

Sous le nom de Schaffner, suivi d’un point d’interrogation, le
Musée impérial de Vienne expose une Sainte Famille, pourvue du
monogramme M S. et datée de 1490. Avouons que, si cette peinture
sèche et plate appartient véritablement à notre maître, il a fallu que
celui-ci réalisât des efforts surhumains pour devenir le peintre fin

1. Je consignerai ici, en passant, quelques notes sur d’autres peintures attri-
buées à Schongauer, dans différentes collections du Wurtemberg :

Au Musée d’art industriel d’Ulm, un panneau du xvie siècle (n° 1861) repro-
duit, avec des variantes, le Portement de croix, gravé par Schongauer.

Au musée de Stuttgart, la Fuite en Égypte {n° 531) n’est qu’une copie modifiée
de la gravure de Schongauer, copie exécutée par un maître de l’école de Souabe.

Enfin, au musée de Sigmaringen, la Crucifixion, jadis attribuée au maître
colmarien (n° 141), a été retirée comme douteuse.
 
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