124 GAZETTE DES BEAUX-ARTS
nom de Daoud ben Selameh, de Mossoul, et daté de l’an 646 de
l’hégire (1248). Il est passé de la collection Goupil (n° 80 du cata-
logue de vente) au musée des Arts décoratifs. Deux zones de person-
nages le décorent, parmi lesquels des adorants avec les mains
jointes, un peu écartées ou élevées, comme dans les représentations
chrétiennes; sur la hase du chandelier, quatre rosaces gravées et
damasquinées portent des sujets plus clairement chrétiens : la
Vierge et l’Enfant Jésus rece-
vant l’adoration des Rois mages,
le Baptême dans le Jourdain, la
Circoncision, la Cène. Lavoix,
dans l’article qu’il a consacré
à la collection Goupil ( Gazette
des Beaux-Arts, octobre 1885),
a étudié ce monument.
Enfin, c’est un grand bas-
sin, à peu près de même dimen-
sion que le « Baptistère de saint
Louis », et que possède M. Henri
Dallemagne. 11 ne porte aucune
représentation de figures hu-
maines extérieurement, mais
seulement une très grande in-
scription arabe, coupée de mé-
daillons décorés de bulbes épa-
nouis et de fleurs, comme nous
en retrouvons sur beaucoup de
pièces arabes du Caire, et com-
prise entre deux frises d’animaux
se poursuivant.
M. Dallemagne a lui-même consacré à cette pièce une longue
notice dans le livre de M. Enlart : L'Art gothique et la Renaissance en
Chypre1. Une très belle inscription en lettres gothiques, relevée
sur le rebord du bassin, nous apprend qu’il fut exécuté pour le
« ►R Très haut et puissant roi Hague de Jhcrusalem et de Chipre,
que Dieu manteigne ». Le fond du bassin est décoré de dix-neuf
médaillons, douze représentant les signes du Zodiaque, et six autres,
sans doute, les saints alors en honneur dans le royaume de Chypre,
mais assez difficiles à identifier, par suite du manque des incrustations
1. Paris, Leroux, 1899, p. 743.
BOITE (MOSSOUL, XIVe SIÈCLE)
(Collection de M. Garnier.)
nom de Daoud ben Selameh, de Mossoul, et daté de l’an 646 de
l’hégire (1248). Il est passé de la collection Goupil (n° 80 du cata-
logue de vente) au musée des Arts décoratifs. Deux zones de person-
nages le décorent, parmi lesquels des adorants avec les mains
jointes, un peu écartées ou élevées, comme dans les représentations
chrétiennes; sur la hase du chandelier, quatre rosaces gravées et
damasquinées portent des sujets plus clairement chrétiens : la
Vierge et l’Enfant Jésus rece-
vant l’adoration des Rois mages,
le Baptême dans le Jourdain, la
Circoncision, la Cène. Lavoix,
dans l’article qu’il a consacré
à la collection Goupil ( Gazette
des Beaux-Arts, octobre 1885),
a étudié ce monument.
Enfin, c’est un grand bas-
sin, à peu près de même dimen-
sion que le « Baptistère de saint
Louis », et que possède M. Henri
Dallemagne. 11 ne porte aucune
représentation de figures hu-
maines extérieurement, mais
seulement une très grande in-
scription arabe, coupée de mé-
daillons décorés de bulbes épa-
nouis et de fleurs, comme nous
en retrouvons sur beaucoup de
pièces arabes du Caire, et com-
prise entre deux frises d’animaux
se poursuivant.
M. Dallemagne a lui-même consacré à cette pièce une longue
notice dans le livre de M. Enlart : L'Art gothique et la Renaissance en
Chypre1. Une très belle inscription en lettres gothiques, relevée
sur le rebord du bassin, nous apprend qu’il fut exécuté pour le
« ►R Très haut et puissant roi Hague de Jhcrusalem et de Chipre,
que Dieu manteigne ». Le fond du bassin est décoré de dix-neuf
médaillons, douze représentant les signes du Zodiaque, et six autres,
sans doute, les saints alors en honneur dans le royaume de Chypre,
mais assez difficiles à identifier, par suite du manque des incrustations
1. Paris, Leroux, 1899, p. 743.
BOITE (MOSSOUL, XIVe SIÈCLE)
(Collection de M. Garnier.)