JACOB MARIS
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Après la sécheresse de ses œuvres de début, presque d’enfance.,
arrive une période où la couleur s'accentue, devient prédominante,
sans que le dessin perde sa parfaite correction. Plus tard, son coloris
devient plus vibrant, dans des notes chaudes, exprimé au moyen
d'une touche grasse, savoureuse, tandis que, vers la fin de sa vie, son
coup de brosse atteint une liberté très grande, une expression indi-
viduelle remarquable. La pâte est alors écrasée par un coup de pin-
BARQUE DE PÈCHE, PAR J. MARIS
D’après l'eau-forte de M. Ph. Zilcken.
ceau souvent à rebrousse-poil, et le coloris, moins sonore, est plus
intimement dépendant des valeurs, des tons justes.
Alors, si je peux employer ce mot, ce peintre devient un mer-
veilleux « toniste », et ses œuvres atteignent une profondeur, une
perspective aérienne remarquables, grâce aux harmonieuses relations
des valeurs, auxquelles la couleur est quelque peu subordonnée.
C'est Corot, je crois, qui disait à ses élèves : « D’abord le ton, et
puis la couleur». En ce sens, aucun peintre n’a plus que Maris été
l’élève du grand peintre français.
Longtemps, en sa patrie, Jacob Maris a été appelé « impression-
niste », et, certes, il l’était, impressionniste, si ce mot signifie :
artiste sensible, apte à être fortement impressionné devant la nature,
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Après la sécheresse de ses œuvres de début, presque d’enfance.,
arrive une période où la couleur s'accentue, devient prédominante,
sans que le dessin perde sa parfaite correction. Plus tard, son coloris
devient plus vibrant, dans des notes chaudes, exprimé au moyen
d'une touche grasse, savoureuse, tandis que, vers la fin de sa vie, son
coup de brosse atteint une liberté très grande, une expression indi-
viduelle remarquable. La pâte est alors écrasée par un coup de pin-
BARQUE DE PÈCHE, PAR J. MARIS
D’après l'eau-forte de M. Ph. Zilcken.
ceau souvent à rebrousse-poil, et le coloris, moins sonore, est plus
intimement dépendant des valeurs, des tons justes.
Alors, si je peux employer ce mot, ce peintre devient un mer-
veilleux « toniste », et ses œuvres atteignent une profondeur, une
perspective aérienne remarquables, grâce aux harmonieuses relations
des valeurs, auxquelles la couleur est quelque peu subordonnée.
C'est Corot, je crois, qui disait à ses élèves : « D’abord le ton, et
puis la couleur». En ce sens, aucun peintre n’a plus que Maris été
l’élève du grand peintre français.
Longtemps, en sa patrie, Jacob Maris a été appelé « impression-
niste », et, certes, il l’était, impressionniste, si ce mot signifie :
artiste sensible, apte à être fortement impressionné devant la nature,