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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0180

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BIBLIOGRAPHIE

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par le caractère de sa décoration, qui est beaucoup plus primitive, par la couleur
un peu crue de son émail blanc, par le ton de son lustre jaune, et par sa
technique 1 ; elle a d’ailleurs^ été trouvée au Vieux Caire (Fostat), où des fouilles,
commencées depuis peu d’années, ont déjà mis aujourune quantité prodigieuse
de fragments de faïence. Toutefois, cela ne suffirait pas pour prouver qu’elle a
été fabriquée en Egypte, car on découvre à Fostat, mêlés ensemble, des débris
de céramique appartenant à des périodes et à des pays très différents: on y a
trouvé jusqu’à des céladons chinois et des faïences hispano-mauresques, et c’est
seulement lorsque M. le Dr Fouquet aura publié le livre qu’il prépare actuelle-
ment sur ses fouilles du Caire, que
l’on pourra classer les innombra-
bles morceaux qui en proviennent.

Actuellement, on sait bien que
Fostat, ruinée en 1169, a été avant
cette époque un centre très impor-
tant de l’industrie céramique ;
mais il est impossible de dire
quelles sont, parmi les pièces
trouvées dans son sol, celles qui y
ont été fabriquées. Nous pensons
toutefois, avec M. Wallis, que la
tasse de la collection de M. Ray-
mond Kœchlin 2 pourrait très bien
être d’origine égyptienne ; ce serait
alors un spécimen de la primitive
céramique à lustre métallique
d’où serait dérivée, au xine siècle,
celle de la Perse, qui est d’un art
beaucoup plus avancé 3.

Ce n’est pas non plus aux
ateliers persans, semble-t-il, qu’il
faut attribuer une série très par-
ticulière de céramiques orientales,
composée surtout de bols et de cruches, dont les premiers spécimens n’ont guère
pénétré en Europe que depuis deux ans. Ce sont des pièces à lustre métallique,
dont le décor se compose de deux tons : le fond blanc de la terre, et le lustre.
Par le style de leur ornementation, comme par leur technique et leur couleur,

1. Le fond blanc est formé par une couche d’émail stannifère, comme dans les
carreaux persans du xiir siècle. Mais ici il y a, de plus, une seconde couverte, de nature
siliceuse. C’est là une particularité assez rare.

2. C’est une des seules pièces intactes de ce style qui existent. Il faut en rapprocher
divers fragments trouvés au Caire, et conservés à Londres, à Sèvres et à Paris (Wallis,
fig. 8, p. 4, etfig. 19, p. 10).

3. On remarquera que nous ne connaissons actuellement, ni dans la céramique ni
parmi les cuivres, une seule pièce authentiquement persane, de l’époque comprise entre
le vir et le xm° siècle. Le merveilleux développement de l’art persan au xmc siècle
n’est peut-être pas suffisamment expliqué par la renaissance que provoqua, dans les arts
musulmans, l’invasion des tribus turques en Syrie et en Égypte au xii° et au xme siècle.

CRUCHE

Décor en lustre brun rouge, sur fond blanc.
(Collection de M. Raymond Kœchlin.)
 
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