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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 3
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Portalis, Roger: Claude Hoin, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0217

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

20 i

tout à fait dans la manière d’Augustin de Saint-Aubin. N’était la
signature, c’est à ce charmant artiste qu’on serait tente d’attribuer
deux médaillons, le mari et la femme, appartenant à M. Paul Royer-
Collard. L'agréable figure de l’homme offre une telle ressemblance
avec le peintre — même dessin du front, des yeux, du nez — que nous
n’hésitons pas à y voir son frère cadet Louis Hoin, dont la femme,
des fleurs dans la coiffure, mais moins que jolie, est également
dessinée de profil.

A signaler à Dijon, dans ces dimensions restreintes, chez un
amateur d’art distingué, M. le Dr Marchant, un intéressant portrait
d’homme jeune, au crayon rehaussé de sanguine ; il y voisine avec
une fine aquarelle de forme ronde, Jeune femme allaitant son enfant,
qui nous servira de cul-de-lampe.

Nous n'avons pu voir, plusieurs salles du musée de Dijon
étant fermées, deux autres portraits-médaillons sur une même
feuille, de monture ancienne : Mme Dugazon des Italiens et M. Monvel
des Français, signés C. B. Hoin avec une date que l’on croit lire 1783.
Au soin de l’exécution, si tant est qu’on puisse en juger par une
reproduction imparfaite, à la gaieté des expressions, à la réunion
dans un même cadre, on devine des amis de l’auteur : physionomie
spirituellement ingénue chez l’actrice et fine chez le comédien. On
sait que Monvel, acteur et auteur dramatique, passe pour être le
père de MUc Mars, « son meilleur ouvrage ».

Et tous ces médaillons, dessins minuscules plus ou moins
rehaussés de pastel ou d’aquarelle, nous amènent à dire un mot
des vraies miniatures, non plus sur papier, mais sur ivoire, art
délicat, un peu féminin, dans lequel brillaient alors tant de con-
currents redoutables. Sicardi, Vcstier aux gris si fins, Augustin,
Hall surtout, lui qu’on avait surnommé, avec quelque exagération,
le van Dyck de la miniature, étaient bien faits pour décourager
un artiste moins habile.

Dès 1778, Iloin exposait son portrait en miniature au Salon de
Toulouse et le laissait en témoignage de reconnaissance à l’Académie
de cette ville, qui l’avait admis dans son sein en qualité d’artiste
associé honoraire étranger. Ce petit tableau, trouvait-on alors, se
recommande par sa touche spirituelle, son coloris lin et son dessin
gracieux. Quand, après la Révolution, il s’informait do la réorgani-
sation de cette Académie, Suau, professeur de dessin à l'école cen-
trale de la ville, lui répondait, le 4 fructidor an xi :
 
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