CLAUDE HÛ1N
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Nous avons formé lin musée où sont réunis les plus beaux morceaux
d’art de ce département. Votre portrait en miniature et les deux tableaux
au pastel que vous avez donnés à notre Société y sont exposés à la véné-
ration publique. Soyez bien persuadé, Monsieur, que si notre Société se
réorganise, nous nous ferons un honneur infini de pouvoir vous compter
toujours au nombre de nos associés les plus distingués. C’est le vœu de
tous mes collègues....
Nous avons eu la bonne fortune de découvrir, chez une arrière-
petite-nièce du peintre, un vrai nid de miniatures de sa meilleure
époque. Telles de ces miniatures, la souriante jeune femme au
corsage rouge, aux cheveux blonds ornés de fleurs, à la guimpe
de mousseline, ou bien la jeune fille au fichu blanc, cheveux
poudrés, fleurs au corsage, offrent une analogie d’exécution, un
air de famille avec celles de Hall au point de les croire de sa
main. Moins flou, moins vaporeux à la vérité, moins fin aussi que
le maître suédois, Uoin s’y montre plus vif de ton et d’une exécution
tout à fait séduisante.
Dans ce lot, il faut remarquer un seigneur âgé, au costume
datant de 1780 environ, cheveux blancs, habit avec jabot, très
finement peint, et un autre portrait d’homme à l’air triste et réfléchi,
habit marron, travaille par petites touches systématiques d’un
pointillé dont le miniaturiste s’est affranchi plus tard. Les traits
rocailleux de Colson père, du musée de Dijon, nous sont revenus
en mémoire à sa vue, et l’hypothèse n’aurait rien d’invraisemblable,
qu’un portrait de Colson le lils, peint par son intime ami Hoin, se
retrouvât parmi ces souvenirs de famille.
Le malheur est que ces ouvrages sont rarement accompagnés
du nom du personnage. Pour un autre, toutefois, comme c’est son
propre portrait, d’une tonalité un peu rouge, répétition réduite des
pastels de Dijon, il n’y a pas à s’y tromper. A côté sont des copies
très fines d’œuvres connues : le Portrait d'une dame, d’après le van
Dyck du musée du Louvre (n° 149 du catalogue Villot), la Vierge
portant l’Enfant Jésus, d’après Rubens, charmante miniature signée
Cie Hoin, d’une coloration très vive ; ce sont elles que signalait
Amanton, en 1817, comme ayant été exposées le 21 frimaire an xi,
à Dijon, par l’auteur, dans une salle du musée nouvellement créé.
Elles sont à rapprocher de la miniature signée de la collection
Estienne, Jeune paysanne à la gorge abondante, soutenant de ses
bras musclés une corbeille de fruits, exécutée encore sous l’inspi-
ration évidente d’une peinture de Rubens ou de Jordaens. Enfin,
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Nous avons formé lin musée où sont réunis les plus beaux morceaux
d’art de ce département. Votre portrait en miniature et les deux tableaux
au pastel que vous avez donnés à notre Société y sont exposés à la véné-
ration publique. Soyez bien persuadé, Monsieur, que si notre Société se
réorganise, nous nous ferons un honneur infini de pouvoir vous compter
toujours au nombre de nos associés les plus distingués. C’est le vœu de
tous mes collègues....
Nous avons eu la bonne fortune de découvrir, chez une arrière-
petite-nièce du peintre, un vrai nid de miniatures de sa meilleure
époque. Telles de ces miniatures, la souriante jeune femme au
corsage rouge, aux cheveux blonds ornés de fleurs, à la guimpe
de mousseline, ou bien la jeune fille au fichu blanc, cheveux
poudrés, fleurs au corsage, offrent une analogie d’exécution, un
air de famille avec celles de Hall au point de les croire de sa
main. Moins flou, moins vaporeux à la vérité, moins fin aussi que
le maître suédois, Uoin s’y montre plus vif de ton et d’une exécution
tout à fait séduisante.
Dans ce lot, il faut remarquer un seigneur âgé, au costume
datant de 1780 environ, cheveux blancs, habit avec jabot, très
finement peint, et un autre portrait d’homme à l’air triste et réfléchi,
habit marron, travaille par petites touches systématiques d’un
pointillé dont le miniaturiste s’est affranchi plus tard. Les traits
rocailleux de Colson père, du musée de Dijon, nous sont revenus
en mémoire à sa vue, et l’hypothèse n’aurait rien d’invraisemblable,
qu’un portrait de Colson le lils, peint par son intime ami Hoin, se
retrouvât parmi ces souvenirs de famille.
Le malheur est que ces ouvrages sont rarement accompagnés
du nom du personnage. Pour un autre, toutefois, comme c’est son
propre portrait, d’une tonalité un peu rouge, répétition réduite des
pastels de Dijon, il n’y a pas à s’y tromper. A côté sont des copies
très fines d’œuvres connues : le Portrait d'une dame, d’après le van
Dyck du musée du Louvre (n° 149 du catalogue Villot), la Vierge
portant l’Enfant Jésus, d’après Rubens, charmante miniature signée
Cie Hoin, d’une coloration très vive ; ce sont elles que signalait
Amanton, en 1817, comme ayant été exposées le 21 frimaire an xi,
à Dijon, par l’auteur, dans une salle du musée nouvellement créé.
Elles sont à rapprocher de la miniature signée de la collection
Estienne, Jeune paysanne à la gorge abondante, soutenant de ses
bras musclés une corbeille de fruits, exécutée encore sous l’inspi-
ration évidente d’une peinture de Rubens ou de Jordaens. Enfin,