CLAUDE HOIN
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sonnés. Galant et amoureux, les femmes ont, certes, tenu large
place dans son existence. Pour preuve, cueillons ce mot d’une
femme Lambinet, qui paraît l’avoir intimement connu, dans une
lettre à lui adressée : « Je vous envoie mille baisers ; pour un gour-
mand il y a de quoi se satisfaire. » Aucune pourtant n’a su le fixer
quand il rencontre celle qui doit décider de sa vie. Une passion
violente et partagée se déclare ; mais la position modeste de Hoin, le
ÉTUDE DE JEUNE FEMME, PASTEL PAR CLAUDE HOIN
(Musée de Langres.)
peu que son art lui rapporte, son âge aussi, sont des obstacles au
mariage. Ces difficultés ne font qu’aviver ce foyer brûlant, la jeune
femme est touchée d’une affection qu’elle partage et ils jurent d’être
à jamais unis. En attendant, et ne pouvant voir qu’à la dérobée ou
en public celle qu'il appelle déjà son épouse adorée, l’artiste écrit
jour par jour, heure par heure, l’emploi de son temps, analyse ses
sentiments les plus intimes, répète sur tous les tons l’ardeur de son
amour, ses regrets de ne pouvoir mettre en commun peines et
plaisirs, confie à ses feuilles volantes destinées à n’être lues que
d’elle, autant de baisers que l’horloge sonne de coups, et, sans s’en
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sonnés. Galant et amoureux, les femmes ont, certes, tenu large
place dans son existence. Pour preuve, cueillons ce mot d’une
femme Lambinet, qui paraît l’avoir intimement connu, dans une
lettre à lui adressée : « Je vous envoie mille baisers ; pour un gour-
mand il y a de quoi se satisfaire. » Aucune pourtant n’a su le fixer
quand il rencontre celle qui doit décider de sa vie. Une passion
violente et partagée se déclare ; mais la position modeste de Hoin, le
ÉTUDE DE JEUNE FEMME, PASTEL PAR CLAUDE HOIN
(Musée de Langres.)
peu que son art lui rapporte, son âge aussi, sont des obstacles au
mariage. Ces difficultés ne font qu’aviver ce foyer brûlant, la jeune
femme est touchée d’une affection qu’elle partage et ils jurent d’être
à jamais unis. En attendant, et ne pouvant voir qu’à la dérobée ou
en public celle qu'il appelle déjà son épouse adorée, l’artiste écrit
jour par jour, heure par heure, l’emploi de son temps, analyse ses
sentiments les plus intimes, répète sur tous les tons l’ardeur de son
amour, ses regrets de ne pouvoir mettre en commun peines et
plaisirs, confie à ses feuilles volantes destinées à n’être lues que
d’elle, autant de baisers que l’horloge sonne de coups, et, sans s’en