Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 23.1900)

LES TRESORS DE L’ART ITALIEN EN ANGLETERRE 415

ont été mises à nu en maint endroit. Raphaël possède vraiment le
secret de l'éternelle beauté, que ne peuvent détruire les ravages du
temps ni les restaurateurs.

La Madone de Bridgewater Ilouse est beaucoup mieux conservée,
bien que certaines parties soient dénaturées par des repeints. Au
point de vue de la composition, il y a quelque chose de déplaisant

A D ONE, P A P. FRANCESCO PENNI
(Dernièrement exposée cliez Agricw, à Londres.)

dans la pose de l’Enfant. On sent que l’inspiration est un peu forcée.
Raphaël s’est donné beaucoup de mal sur ce travail et, comme dans
la célèbre Mise au tombeau, le résultat manque de spontanéité, de
franchise. En somme, c’est la plus académique de ses Madones et,
naturellement aussi, elle fut souvent copiée par ses imitateurs1.

Deux tableaux connus sous le nom de Madone aux candélabres
prétendent, chacun pour sa part, être l’œuvre originale. Tous deux

I. Il en existe une copie à la National Gallery, morceau froid et sans vie.
D’autres copies se trouvent à Florence, à Naples, à Gotha, etc,