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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 6
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Marcou, Paul Frantz: L' exposition rétrospective de l'art français, Les ivoires: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0502

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480

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Aux termes du programme élaboré et adopté dès la première
heure, l'Exposition devait se limiter exclusivement à l’art français ;
il avait été décidé, d’autre part, que le classement général des salles
et le groupement des objets se ferait par matière et non par époque,
comme cela avait eu lieu pour l’Exposition rétrospective du Tro-
cadéro, en 1889. Restreindre ainsi le cercle des recherches futures
aux productions d’un seul pays, c’était limiter par avance l’ampleur
de la récolte possible ; prévoir un classement méthodique en raison
de la matière adoptée, c’était, d’autre part, presque s’engager à
montrer pour chacune de ces matières le développement successif
et non interrompu de ses diverses applications et des formes qu’elle
revêtit à travers les siècles ; c’était, par suite, s’exposer au péril de
laisser subsister certaines lacunes qui eussent été d’autant plus
apparentes que l’ensemble de chaque série pouvait plus facilement
se lire d’un coup d’œil. La tâche se trouvait ainsi sensiblement
accrue ; mais, grâce aux bonnes volontés qui, si l’on excepte cer-
taines municipalités mal conseillées ou par nature peu prêteuses,
ont, le plus fréquemment accueilli ces demandes, l’on peut dire
que, en général, le succès a passé les espérances.

L’Exposition, avons-nous dit, devait se limiter à l’art français.
Après cette formelle déclaration de principe, l’on pourra trouver
tant soit peu paradoxal de nous voir commencer, en suivant l’ordre
des temps, l’énumération des pièces principales réunies dans cette
exposition par une pièce grecque. Grecque en effet, ou tout au
moins du style hellénique le mieux écrit, est assurément cette belle
tête de femme, à la chevelure ceinte d'un bandeau, que conserve le
musée de Vienne (Isère) et que commente plus haut, avec sa com-
pétence bien connue, M. Salomon Reinach. Si la Gaule ne l’a pas
vue naître, c’est en Gaule qu’elle fut trouvée, et cela ne suffisait-il
pas pour la faire considérer de bonne prise pour l’Exposition?

L'on sait combien restreint est le nombre des diptyques du
Bas-Empire parvenus jusqu’à nous; diptyques de consuls ou dipty-
ques de particuliers qui, entre hauts personnages, s’envoyaient en
cadeaux, pour commémorer une entrée en charge ou simplement
quelque événement heureux. L’Exposition en compte trois. Le pre-
mier, qui a longtemps appartenu à la cathédrale de Rourges et que
conserve le musée de cette ville, est anonyme, mais le style de sa
sculpture ronde et basse, devenu aujourd’hui mousse, par suite
d'un long usage, doit faire assigner la fin du vc siècle ou le com-
mencement du vi° pour date de son exécution, qui est toute romaine.
 
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