Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Weigand: Tratte de Versification franQaise.

223

handeln, wie die Alten! Diese Arbeit ist freilich schwieriger, als
die Behandlung der Alten, da sie ungleich mehr Aufwand an
Studien zur Pflicht macht, ich meine dem Lehrer, der sprachge-
schichtliche Kenntnisse mitbringen muss. Statt selbst noch Mehr
hierüber zu sagen, erlaube ich mir folgende bezeichnende Worte zu
citiren, die A. Vinet einst an K. Monnard schrieb (Chrest. 1. p. II):
„Une langue nous deviendrait plus vivante encore, si nous pou-
vions associer ä son e'tude celie de Vidiome dont eile de'rive. L’e'tymo-
logie de chaque mot, sa de'composition, nous en de'couvrirait la veri-
table force et le sens intime, nous suivrions avec interet l’histoire de
ce mot - il nous revelerait dans ces applications successives la manche
de la pensee humaine et les associations ou eile se complait; il nous
rendrait pre'sents les siecles qu’il a traverses, les repre'sentations ian-
tot naives, tantot subtiles, que des epoques differentes se sont faites
des memes choses. Que de psychologie, que d'histoire, que de lumiere
dans le re'cit des avensures ddun mot!
Je n’he'site pas ä croire que toute cette moisson se ferait plus
abondamment dans une langue eirangere ; je crois encore que si,
parmi les langues mortes, il en etait une qui renfermat dans ses
formes plus de philosophie, plus de pense'e, plus d’ame, en un mot
plus d’humanite, que les idiomes vivants, c’est ä celle-lä qu’il faudrait
demander les premier es conditions de la culture superieure. Mais il
semble, apres tout cela, que l’etude de la langue avec laquelle a
commence notre vie intellectuelle, dans laquelle nous pensons, qui est
la plus proche voisine de notre ame, et qui tour d tour fa^onne et
reftechit le monde social oü nous vivons, que l’etude de la langue
maternelle et de sa litterature, nous est recommandee par l’inte'ret,
le bon sens et une sorte d’instinct.
Or, on peut bien dire qu’en general nous avons peu d’egard ä
ces recommandations. Dans la plupart des ecoles il n’y a pas de
milieu pour la langue maternelle entre les rudiments et l’histoire
litleraire. Ce qui, dans l’etude des langues mortes, remplit cette
lacune, la lecture analytique des chefs-d’oeuvre, n’a point Heu dans
l’etude de la langue maternelle. L’idee d’expliquer' une oraison fu~
nebre de Bossuet comme on explique un discours de Ciceron, de lire
une tragedie de Racine comme on lit une trage'die d’Euripide,
sonnerait dans la plupart des esprits comme une idee nouvelle et
inopinee.
On n’a jamais dii, pour expliquer cette singularite, que les
jeunes gens eludieront d’eux- memes les chefs-d’oeuvres nationaux.
Les faits ne donneraient pas gain de cause a cette esperance. Mais
qu’est-ce, d’ ailleurs, que des lectures fugitives, de curiosite ou de
simple agrement, aupres d’une etude savante comme celie que nous
faisons des auteurs de Vantiquite? Il s’agit d’apprendre notre langue
ä fond, d’en penetrer le genie, d’en connaitre les ressources, d’en
appretier les qualdes et les defauts, de nous l’approprier dans tous
les sens: et ne me sera-t-il pas permis d’ajouter (puisque je parle
 
Annotationen