DOI Heft:
Supplement au Nr. 80
DOI Artikel:En Belgique, [2]: La lutte des pierres
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emporte et non en blocs qui assomment les
passants, comme la pierre bleue.
Un journal belge établissait il y a quelque
temps une comparaison entre les deux
pierres.
Nous en donnons des extraits très sugges-
tifs dans la Revue Générale de la Construction
de ce jour, page 60.
Analyses et essais
Un récent numéro du journal belge le plus
important touchant les travaux publics, et
certainement le plus influent de l'espèce, a
publié une analyse, comme peuvent l'être
toutes les analyses, c'est-à-dire très quelcon-
que dans ses résultats et ne pouvant faire
l'opinion de personne.
Sa caractéristique est l'amusante fantaisie
des commentaires qui la complètent. Nous
Jardinière provenant des fouilles de Pompèi
aurons la charité de ne pas citer le chimiste
qui a commis le dit petit rapport, lequel est
évidemment publié à la demande du syndicat
des maîtres de carrières.
Voici le commencement de l'article ; il est
typique :
« Dans la campagne de dénigrement menée
» contre nos pierres bleues, on a osé invoquer
» contre elles des analyses chimiques. Les
» documents suivants répondent à cet ordre
» de calomnies.
» Voici un procès-verbal d'analyse qui
» émane d'un chimiste éminent. »
La susdite éminence a trouvé que la pierre
de taille bleue « petit granit » de Soignies
contient 2.30 p. c. de silice, tandis que la
pierre d'Euville n'en contient que 0.06 p. c.
Comme c'était là la différence principale à
l'analyse, I'éminent chimiste en a conclu
aussitôt que cette différence devait constituer
une grande supériorité en faveur de la pierre
qu'il défend et, avec une incompétence naïve
et touchante, il dit :
« Il résulte de l'analyse ci-dessus que la
» [lierre bleue « petit granit » renferme une
» proportion notable de silice, laquelle con-
» fribue pour une grande part à rendre cette
» pierre plus réfractaire aux agents exté-
» rieurs, la silice étant, en effet, un des corps
» les plus difficilement attaquables.
» On remarque la faible trace de silice que
» renferme la pierre d'Euville « marbrière »
» comparée au « petit granit » de Soignies. »
Et voilà pourquoi votre fille est muette!
Son Éminence le chimiste des pierres
bleues ignore que la présence de la silice
libre dans les calcaires constitue un défaut,
une solution de continuité et non pas du tout
un renforcement. La silice est certainement
dure, les silicates le sont presque tous égale-
ment, mais ce n'est pas une raison, parce
qu'une matière serait parsemée de sable ou
de verre dans la proportion de 2 1/2 p. c,
pour que la matière elle-même y gagne les
qualités de dureté et de résistance du sable
ou du verre. Nous n'insisterons pas aujour-
d'hui sur ce point.
Le plaidoyer du savant chimiste se con-
tinue par cet autre non-sens pratique : que le
carbonate calcique amorphe résiste mieux
à l'influence de l'eau que le carbonate cal-
cique cristallin. S'il avait dit tout juste le
contraire, il aurait montré qu'il n'était pas
un ignorant.
emporte et non en blocs qui assomment les
passants, comme la pierre bleue.
Un journal belge établissait il y a quelque
temps une comparaison entre les deux
pierres.
Nous en donnons des extraits très sugges-
tifs dans la Revue Générale de la Construction
de ce jour, page 60.
Analyses et essais
Un récent numéro du journal belge le plus
important touchant les travaux publics, et
certainement le plus influent de l'espèce, a
publié une analyse, comme peuvent l'être
toutes les analyses, c'est-à-dire très quelcon-
que dans ses résultats et ne pouvant faire
l'opinion de personne.
Sa caractéristique est l'amusante fantaisie
des commentaires qui la complètent. Nous
Jardinière provenant des fouilles de Pompèi
aurons la charité de ne pas citer le chimiste
qui a commis le dit petit rapport, lequel est
évidemment publié à la demande du syndicat
des maîtres de carrières.
Voici le commencement de l'article ; il est
typique :
« Dans la campagne de dénigrement menée
» contre nos pierres bleues, on a osé invoquer
» contre elles des analyses chimiques. Les
» documents suivants répondent à cet ordre
» de calomnies.
» Voici un procès-verbal d'analyse qui
» émane d'un chimiste éminent. »
La susdite éminence a trouvé que la pierre
de taille bleue « petit granit » de Soignies
contient 2.30 p. c. de silice, tandis que la
pierre d'Euville n'en contient que 0.06 p. c.
Comme c'était là la différence principale à
l'analyse, I'éminent chimiste en a conclu
aussitôt que cette différence devait constituer
une grande supériorité en faveur de la pierre
qu'il défend et, avec une incompétence naïve
et touchante, il dit :
« Il résulte de l'analyse ci-dessus que la
» [lierre bleue « petit granit » renferme une
» proportion notable de silice, laquelle con-
» fribue pour une grande part à rendre cette
» pierre plus réfractaire aux agents exté-
» rieurs, la silice étant, en effet, un des corps
» les plus difficilement attaquables.
» On remarque la faible trace de silice que
» renferme la pierre d'Euville « marbrière »
» comparée au « petit granit » de Soignies. »
Et voilà pourquoi votre fille est muette!
Son Éminence le chimiste des pierres
bleues ignore que la présence de la silice
libre dans les calcaires constitue un défaut,
une solution de continuité et non pas du tout
un renforcement. La silice est certainement
dure, les silicates le sont presque tous égale-
ment, mais ce n'est pas une raison, parce
qu'une matière serait parsemée de sable ou
de verre dans la proportion de 2 1/2 p. c,
pour que la matière elle-même y gagne les
qualités de dureté et de résistance du sable
ou du verre. Nous n'insisterons pas aujour-
d'hui sur ce point.
Le plaidoyer du savant chimiste se con-
tinue par cet autre non-sens pratique : que le
carbonate calcique amorphe résiste mieux
à l'influence de l'eau que le carbonate cal-
cique cristallin. S'il avait dit tout juste le
contraire, il aurait montré qu'il n'était pas
un ignorant.