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par mètre cube. Par contre, les pierres bleues
sont sensiblement plus difficiles à travailler
que la plupart des pierres blanches et la diffé-
rence des coûts du travail dépassera souvent
la différence des prix du transport. On peut
donc en conclure qu'en se plaçant au seul point
de vue du prix, abstraction faite des qualités
intrinsèques des pierres, il faut choisir la
pierre bleue pour les gros appareils et les
surfaces peu ornées, mais qu'il faut prendre
la pierre blanche dès que les ornementa-
tions architecturales prennent quelque impor-
tai! ce.
On a agité bien à tort la question ouvrière
au sujet de l'emploi des pierres blanches. Le
syndicat savait très bien qu'il commettait
une erreur volontaire en employant cet argu-
ment, car il est patent que les pierres fran-
çaises utilisées en Belgique y sont travaillées
à pied d'oeuvre par des ouvriers belges. Les
pierres bleues sont, au contraire, façonnées
en carrière avec l'aide des machines et des
outils les plus perfectionnés que l'on a pu
imaginer pour réduire la main-d'œuvre et la
manutention des pierres à leur plus strict
minimum.
De plus, comme nous le disions plus liant,
on fait dans la pierre blanche des ornements
qu'on ne pourrait jamais faire dans la pierre
bleue et cela entraîne à dépenser un supplé-
ment de main-d'œuvre qui n'existerait pas
avec cette dernière
Si les carrières françaises façonnaient les
pierres en carrière, l'argument du syndicat
serait exact, mais elles n'expédient (pie les
blocs bruts qui ne sont pas même débités à
mesures. Les chemins de fer belges y
gagnent un transport double de celui qu'ils
l'ecevraient pour les pierres d'Ecaussines, et
tous les travaux se font au bâtiment avec une
main-d'œuvre exclusivement belge, de telle
façon que les pierres blanches françaises
occasionnent dans l'ensemble une dépense de
salaires supérieure à celle qu'occasionnerait
la pierre bleue.
Nous avons vu répéter à satiété par les
journaux que le granit payait en France un
droit élevé. Le syndicat se complaît à jouer
hypocritement sur les mots, Il sait très bien
que la pierre bleue n'est pas du granit, qu'elle
n'est même pas du très petit granit. C'est par
un sentiment de bluff commercial que les
exploitants de pierre bleue ont commis l'hé-
résie géologique d'élever au rang de granit,
même petit, leur modeste pierre calcaire.
C'est une question entre les acheteurs et les
vendeurs, qui savent vite à quoi s'en tenir
d'ailleurs; mais cela permet de frapper l'ima-
gination du bénévole lecteur qui accepte
Vase florentin. — Sculpture italienne
toutes les hitoires du syndicat faute de pou-
voir les contrôler. Nous dirons donc pour son
édification que les pierres bleues, dénommées
pierres cVEcaussines dans les tarifs douaniers
français, sont exemptes de droits lorsqu'elles
sont importées sous la forme de blocs bruts ou
de tranches sciées de moins de 16 centimètres
d'épaisseur,
par mètre cube. Par contre, les pierres bleues
sont sensiblement plus difficiles à travailler
que la plupart des pierres blanches et la diffé-
rence des coûts du travail dépassera souvent
la différence des prix du transport. On peut
donc en conclure qu'en se plaçant au seul point
de vue du prix, abstraction faite des qualités
intrinsèques des pierres, il faut choisir la
pierre bleue pour les gros appareils et les
surfaces peu ornées, mais qu'il faut prendre
la pierre blanche dès que les ornementa-
tions architecturales prennent quelque impor-
tai! ce.
On a agité bien à tort la question ouvrière
au sujet de l'emploi des pierres blanches. Le
syndicat savait très bien qu'il commettait
une erreur volontaire en employant cet argu-
ment, car il est patent que les pierres fran-
çaises utilisées en Belgique y sont travaillées
à pied d'oeuvre par des ouvriers belges. Les
pierres bleues sont, au contraire, façonnées
en carrière avec l'aide des machines et des
outils les plus perfectionnés que l'on a pu
imaginer pour réduire la main-d'œuvre et la
manutention des pierres à leur plus strict
minimum.
De plus, comme nous le disions plus liant,
on fait dans la pierre blanche des ornements
qu'on ne pourrait jamais faire dans la pierre
bleue et cela entraîne à dépenser un supplé-
ment de main-d'œuvre qui n'existerait pas
avec cette dernière
Si les carrières françaises façonnaient les
pierres en carrière, l'argument du syndicat
serait exact, mais elles n'expédient (pie les
blocs bruts qui ne sont pas même débités à
mesures. Les chemins de fer belges y
gagnent un transport double de celui qu'ils
l'ecevraient pour les pierres d'Ecaussines, et
tous les travaux se font au bâtiment avec une
main-d'œuvre exclusivement belge, de telle
façon que les pierres blanches françaises
occasionnent dans l'ensemble une dépense de
salaires supérieure à celle qu'occasionnerait
la pierre bleue.
Nous avons vu répéter à satiété par les
journaux que le granit payait en France un
droit élevé. Le syndicat se complaît à jouer
hypocritement sur les mots, Il sait très bien
que la pierre bleue n'est pas du granit, qu'elle
n'est même pas du très petit granit. C'est par
un sentiment de bluff commercial que les
exploitants de pierre bleue ont commis l'hé-
résie géologique d'élever au rang de granit,
même petit, leur modeste pierre calcaire.
C'est une question entre les acheteurs et les
vendeurs, qui savent vite à quoi s'en tenir
d'ailleurs; mais cela permet de frapper l'ima-
gination du bénévole lecteur qui accepte
Vase florentin. — Sculpture italienne
toutes les hitoires du syndicat faute de pou-
voir les contrôler. Nous dirons donc pour son
édification que les pierres bleues, dénommées
pierres cVEcaussines dans les tarifs douaniers
français, sont exemptes de droits lorsqu'elles
sont importées sous la forme de blocs bruts ou
de tranches sciées de moins de 16 centimètres
d'épaisseur,