1742.
N°. 44P
134 Rêcueil des Machine»
RAPPORT DES C OMMISS AIRES.
LE Samedi2i Avril 1742 , Messieurs Camus ôc de
Fouchy font le rapport qui s’ensuit sur un Echap-
pementde M. Pierre le Roy.
Nous avons examiné, par ordre de TAcadémie, un
mémoire présenté par M. Pierre le Roy, contenant la
description de quelques changemens qu il a faits à Téchap-
pement des montres, pour parvenir à une plus grande ré-
gularité.
Pour mieux entendre en quoi consiste le changement
que M. le Roypropose de faire à cette partiedesmontres3
il sera bon de se souvenir que la derniererouedesmontres,
appellée roue de rencontre, est d’une structure fort diffé-
rente de celle des autres roues; ses dents au lieu d’être per-
pendiculaires à son plan, sont toutes penchées vers un mê-
me côté, ôc elles engrenent par en-haut ôc par en-bas dans
des palettes attachées à l’arbre du balancier qu’elles pous-
sent alternativement en sens contraire. Par ce moyen le ba-
lancier n seh jamaisun seul instant sans éprouver l’aôtion du
mouvement, parce que dès que la dent de la roue de ren-
contre échappe de lapalette, la dent opposée agit sur l’au-
tre palette.
Sila force motrice étoit toujours égale, cette construc-
tion ne laisseroit rien à desirer sur cet article ; mais com-
me il est impossible que l’aôtion du ressort ne soitou quei-
quefois inégale en elle-même, ou transmise inégalement
au balancier, ilrésulte de la maniere dont elle y est appli-
quée, que quand la force motrice est augmentée, le balan-
cier est obligé à circuler plus vîte, sans pouvoir néan-
moins parcourir librement un plus grand espace ; ce qui
fait qu’il ne peut remédier à toutes les inégalités de la force
motrice.
M. le Roy construit sechappement d’une façon un peu
N°. 44P
134 Rêcueil des Machine»
RAPPORT DES C OMMISS AIRES.
LE Samedi2i Avril 1742 , Messieurs Camus ôc de
Fouchy font le rapport qui s’ensuit sur un Echap-
pementde M. Pierre le Roy.
Nous avons examiné, par ordre de TAcadémie, un
mémoire présenté par M. Pierre le Roy, contenant la
description de quelques changemens qu il a faits à Téchap-
pement des montres, pour parvenir à une plus grande ré-
gularité.
Pour mieux entendre en quoi consiste le changement
que M. le Roypropose de faire à cette partiedesmontres3
il sera bon de se souvenir que la derniererouedesmontres,
appellée roue de rencontre, est d’une structure fort diffé-
rente de celle des autres roues; ses dents au lieu d’être per-
pendiculaires à son plan, sont toutes penchées vers un mê-
me côté, ôc elles engrenent par en-haut ôc par en-bas dans
des palettes attachées à l’arbre du balancier qu’elles pous-
sent alternativement en sens contraire. Par ce moyen le ba-
lancier n seh jamaisun seul instant sans éprouver l’aôtion du
mouvement, parce que dès que la dent de la roue de ren-
contre échappe de lapalette, la dent opposée agit sur l’au-
tre palette.
Sila force motrice étoit toujours égale, cette construc-
tion ne laisseroit rien à desirer sur cet article ; mais com-
me il est impossible que l’aôtion du ressort ne soitou quei-
quefois inégale en elle-même, ou transmise inégalement
au balancier, ilrésulte de la maniere dont elle y est appli-
quée, que quand la force motrice est augmentée, le balan-
cier est obligé à circuler plus vîte, sans pouvoir néan-
moins parcourir librement un plus grand espace ; ce qui
fait qu’il ne peut remédier à toutes les inégalités de la force
motrice.
M. le Roy construit sechappement d’une façon un peu