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Revue archéologique — 10.1864

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Vogüé, Melchior de: Ruines d'Araq-el-Émir
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https://doi.org/10.11588/diglit.24252#0056

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RUINES

D’ARAQ-EL-ÉMIR

Nous transporterons le lecteur (1) au delà du Jourdain, à une
journée à l’est de Jéricho, dans les montagnes formées par l’immense
dépression du bassin de la mer Morte, au milieu du désert, si l’on
peut donner ce nom à une région à laquelle la Providence a dis-
pensé ses dons, mais que l’incurie de l’homme a condamnée à la
stérilité. Après une marche fatigante à travers la chaude vallée du
Jourdain et dans des ravins exposés aux rayons directs d’un soleil
ardent, on atteint une profonde vallée, le Wadi-es-Syr, qui trace
entre Hesbon et Ammân son pittoresque sillon. Au fond, une rivière
roule des eaux abondantes, même au mois de juillet, sous une voûte
épaisse de lauriers roses : le franc-colin se cache sous ces frais
fourrés; pendant les chaudes heures du jour la perdrix rouge vient
y chercher un abri, et, perchée au milieu des fleurs, regarde passer
l’homme, dont elle n’a rien à craindre; les flancs de la vallée, cou-
verts d’une herbe touffue, sont parsemés de chênes épargnés par le
nomade et couronnés de rochers qui semblent des acropoles de
géants ébréchés par la main de Dieu. L’Arabe Adouan plante ses
tentes dans ces solitudes et y mène sa vie errante, singulier mélange
d’indolence et d’activité, entre le soin facile de ses troupeaux et les
rudes labeurs de la guerre.

De tout temps ces régions ont servi de refuge à ceux qui préfé-
raient les hasards de la vie indépendante au séjour moins libre mais

(1) M. de Vogüé veut bien détacher pour nous ces pages de sa prochaine livraison
du Temple de Jérusalem.
 
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