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Revue archéologique — 10.1864

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Cerquand, J. F.: Les sirènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24252#0286

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LES

Dulce malum pelayo.

Lorsque les Syncrélistes ont essayé de réunir en une légende coor-
donnée les éléments fournis par des traditions de provenances di-
verses, modifiées par le temps et par les opinions particulières des
prêtres, des poètes et des philosophes, les Sirènes apparurent sous
une physionomie complexe, moitié déesses, moitié monstres, femmes
et oiseaux, confinées sur quelque écueil solitaire au milieu des flots,
où, avec des chants suaves, elles attiraient les voyageurs pour les
immoler. Le rôle funeste avait, disait-on, été imposé aux Sirènes
pour les punir de n'avoir point empêché le rapt de Perséphone; il
devait cesser le jour même ou leurs séductions auraient été impuis-
santes, et avec ce rôle l’existence des Sirènes. Les poètes légendaires
racontaient, en effet, qu’après le voyage heureux, ou des Argonautes,
ou d’Ulysse, elles s’étaient précipitées de leur rocher dans la mer;
ils indiquaient le point où le vent avait poussé leurs cadavres, le
tombeau où on les avait renfermés.

Le récit se soutenait ainsi avec une certaine vraisemblance, quoi-
qu’il fût difficile d’y faire entrer quelques détails accessoires qu’avait
conservés la tradition, et quelques caractères particuliers que leur
avaient attribués les anciens poètes. Les Muses, par exemple, leur
avaient disputé le prix du chant : mais en quelle occasion et à que!
propos? Où s’était passée la lutte? Pourquoi ici plutôt que là, et quel
rapport entre cette lutte et le reste de la légende? Pourquoi Platon
 
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