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Revue archéologique — 10.1864

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Rapport de M. C. Wescher addressé à Son Exc. le ministre de l'Instruction publique sur sa mission ed Égypte
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https://doi.org/10.11588/diglit.24252#0223

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RAPPORT

DE M. C. WESCHER

Adressé à Son Exc. le ministre de l’Instruction publique

SUR SA MISSION EN ÉGYPTE

Monsieur le ministre,

Lorsqu’au mois d’octobre dernier je fus adjoint par Votre Excellence à la mission
archéologique placée sous la direction de M. le vicomte de Rougé et envoyée par le
Gouvernement français en Egypte, je reçus de vous des instructions qui, en me recom-
mandant l’étude spéciale des inscriptions grecques et romaines de cette contrée, me
prescrivaient tout ensemble la recherche des textes inédits et le contrôle attentif des
documents déjà publiés.

Ce double travail n’était pas sans difficulté. Sous le rapport géographique, les
inscriptions gréco-romaines de l’Egypte s’étendent sur une ligne de trois cents lieues
de longueur, depuis le phare d’Alexandrie jusqu’aux cataractes d’Assouan. Dissé-
minées dans toute la vallée du Nil, elles se trouvent tantôt au sein des terres cultivées
dont l’humidité les ronge, tantôt au milieu des sables du désert qui, en les préser-
vant de l’action du temps, semblent en même temps les dérober aux investigations
des hommes. Gravées au frontispice de monuments gigantesques ou cachées dans
l’obscurité de grottes souterraines, elles défient par leur position même les efforts
de l’épigraphiste, qu’elles contraignent à des recherches pénibles et quelquefois
périlleuses. Sous le rapport chronologique, ces mêmes inscriptions embrassent une
période de neuf ou dix siècles, qui commence à la mort d’Alexandre pour ne finir
que sous les empereurs chrétiens de Byzance. Durant ce long intervalle, elles reflè-
tent toutes les vicissitudes religieuses, politiques, sociales, subies par les générations
diverses et mélangées qui ont laissé sur le sol égyptien la trace encore visible de
leur passage. Ce mélange des races et des époques a eu pour conséquence, dans la
langue et dans l’écriture grecques principalement, des variations nombreuses que la
philologie et la paléographie sont tenues d’observer et d’éclaircir. La nature com-
plexe de tels documents en rend l’étude à la fois plus instructive et plus laborieuse.

Pour vaincre ces obstacles matériels et résoudre ces problèmes scientifiques, j’avais
à ma disposition, d’une part, les moyens d’action fournis à notre mission] par l’ac-
cord du Gouvernement égyptien et du Gouvernement français ; d’autre part, les
 
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