82 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
comparés, n’a pas reçu de preuves irréfragables. On a admis, à
priori, que le point d’attache du calendrier égyptien, usité sous les
Ptolémées et au moins sous les derniers Pharaons, était connu d’une
manière certaine. On trouvait ce point d’attache nécessaire pour
l’énumération rétrograde des jours égyptiens, dans la date du pre-
mier Thoth de l'année alexandrine fixe, par rapport aux jours de
l’année julienne. On reconnaissait que l’année égyptienne, ainsi
disposée dans les jours de l’année julienne, n’était autre chose que
l’année vague antique, rendue fixe par l’empereur Auguste à un
moment donné et immobilisée ainsi dans la position que ses jours
occupaient, par rapport aux jours juliens, au moment môme où
s’opéra cette réforme.
On suppose encore que les dates publiques de l’Egypte ont été
notées dans l’année vague : tous les calculs rétrogrades ont admis
jusqu’ici la certitude de ces deux propositions. On ne peut pas nier
que cette manière d’interpréter les témoignages des auteurs sur le
changement du calendrier égyptien ne soit la plus simple et la plus
naturelle, mais il n’en est pas moins vrai qu’elle aurait essen-
tiellement besoin d’une vérification à posteriori. Or, jusqu’à pré-
sent, je ne vois pas qu’une seule date des monuments égyptiens,
même du temps des Ptolémées, ait été l’objet d’une de ces vérifi-
cations rigoureuses qui peuvent établir une base inébranlable. Les
doubles dates relevées jusqu’ici n’ont pas fourni le point de repaire
certain qui serait ici nécessaire. Mon savant confrère, M. Brunet de
Presle, en a indiqué la raison : c’est que le calendrier macédonien
n’est pas lui-même connu dans tous ses éléments avec une exacti-
tude suffisante. Il y aurait donc lieu de rechercher, sur les monu-
ments du temps des Ptolémées et peut-être d’abord sur ceux du
temps des Romains, les premiers éléments nécessaires à l’identifi-
cation du jour égyptien avec le jour julien, dans le système de
l’année employée pour les dates publiques.
J’ajoute que le premier résultat de cette détermination, si on peut
la faire avec certitude pour quelques dates antérieures au temps
d’Auguste, sera de montrer immédiatement dans quelle sorte d’an-
née étaient comptées les dates publiques de l’Egypte. Or, dans l’état
de la science, il est permis d’entretenir encore sur ce point quelques
doutes sérieux. Tout le monde convient, et c’est un point que
M. Letronne a mis spécialement en lumière dans son dernier
mémoire, que les Egyptiens, à côté de l’année vague, ont aussi
connu une année fixe de trois cent soixante-cinq jours et un quart.
M. Lepsius a signalé, dans les fêtes égyptiennes depuis les plus
comparés, n’a pas reçu de preuves irréfragables. On a admis, à
priori, que le point d’attache du calendrier égyptien, usité sous les
Ptolémées et au moins sous les derniers Pharaons, était connu d’une
manière certaine. On trouvait ce point d’attache nécessaire pour
l’énumération rétrograde des jours égyptiens, dans la date du pre-
mier Thoth de l'année alexandrine fixe, par rapport aux jours de
l’année julienne. On reconnaissait que l’année égyptienne, ainsi
disposée dans les jours de l’année julienne, n’était autre chose que
l’année vague antique, rendue fixe par l’empereur Auguste à un
moment donné et immobilisée ainsi dans la position que ses jours
occupaient, par rapport aux jours juliens, au moment môme où
s’opéra cette réforme.
On suppose encore que les dates publiques de l’Egypte ont été
notées dans l’année vague : tous les calculs rétrogrades ont admis
jusqu’ici la certitude de ces deux propositions. On ne peut pas nier
que cette manière d’interpréter les témoignages des auteurs sur le
changement du calendrier égyptien ne soit la plus simple et la plus
naturelle, mais il n’en est pas moins vrai qu’elle aurait essen-
tiellement besoin d’une vérification à posteriori. Or, jusqu’à pré-
sent, je ne vois pas qu’une seule date des monuments égyptiens,
même du temps des Ptolémées, ait été l’objet d’une de ces vérifi-
cations rigoureuses qui peuvent établir une base inébranlable. Les
doubles dates relevées jusqu’ici n’ont pas fourni le point de repaire
certain qui serait ici nécessaire. Mon savant confrère, M. Brunet de
Presle, en a indiqué la raison : c’est que le calendrier macédonien
n’est pas lui-même connu dans tous ses éléments avec une exacti-
tude suffisante. Il y aurait donc lieu de rechercher, sur les monu-
ments du temps des Ptolémées et peut-être d’abord sur ceux du
temps des Romains, les premiers éléments nécessaires à l’identifi-
cation du jour égyptien avec le jour julien, dans le système de
l’année employée pour les dates publiques.
J’ajoute que le premier résultat de cette détermination, si on peut
la faire avec certitude pour quelques dates antérieures au temps
d’Auguste, sera de montrer immédiatement dans quelle sorte d’an-
née étaient comptées les dates publiques de l’Egypte. Or, dans l’état
de la science, il est permis d’entretenir encore sur ce point quelques
doutes sérieux. Tout le monde convient, et c’est un point que
M. Letronne a mis spécialement en lumière dans son dernier
mémoire, que les Egyptiens, à côté de l’année vague, ont aussi
connu une année fixe de trois cent soixante-cinq jours et un quart.
M. Lepsius a signalé, dans les fêtes égyptiennes depuis les plus