Revue archéologique (10.1864)

NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 329

fouilles, vont enrichir le musée de Saint-Germain. Mais ce qui est pluscurieux
encore que ces armes et ces bijoux, dont plusieurs sont d’une espèce très-
rare, c’est le mode de sépulture uniforme dans ces deux tumuli. Au centre
du tumulus et presque sur le sol, se trouve un squelette unique, ayant
près de lui l’épée brisée en un grand nombre de fragments, dispersés au-
tour du cadavre. C’est là évidemment le personnage principal. Autour de
lui, à un mètre environ plus haut, sont couchés une série de squelettes
formant comme une couronne autour de la tombe principale. Quatorze
ensevelissements de ce genre ont été comptés dans le premier tumulus, le
plus grand, huit dans le second. Parmi ces cadavres dans chacun des
tumuli, il y avait une femme. Dans l’un d’eux un enfant. N’est-ce pas la
femme et les serviteurs du mort, sacrifiés autour de lui, selon une cou-
tume antique bien connue? Les fouilles continuent. L’étude des autres
tumuli résoudra probablement cette question d’une manière définitive.

— Nous annoncions dans le numéro de juillet que M. le colonel de Morlet
avait découvert à Mackwiller (Bas-Rhin), un petit dolmen au centre d’un
tumulus, et nous attirions l’attention sur cette découverte inattendue.
M. le colonel Morlet nous écrit s que le dolmen qui lui avait été signalé
dans le tumulus de Mackwiller n’est pas réellement un dolmen; le dessous
de la dalle centrale ne forme pas chambre. Les tertres de Mackwiller, qui
s’élèvent à peine à 1 mètre au-dessus du sol, sont tout bonnement, nous
dit-il, de véritables cromlechs recouverts d’une couche de terre de 30 cen-
timètres environ. Chacun de ces cromlechs renferme des sépultures dis-
posées d’une manière différente. On n’y rencontre que des colliers et des
bracelets de bronze et de javet. Absence complète de silex et de fer. » La
découverte de Mackwiller n’en est pas moins curieuse, mais elle n’a aucun
rapport avec les dolmens proprement dits. C’est un fait bon à noter.

— On lit dans le Moniteur : On s’intéresse beaucoup ici de la découverte
importante que le chevalier Pierre Righetti vient de faire dans les fouilles
qu’il a commencées dans la cour du Pio, palais actuellement de sa pro-
priété. Il est question de rien moins que d’une statue colossale en bronze.
Elle a été trouvée à une profondeur de plusieurs pieds romains et pour
cela en grande partie dans l’eau. En observant la manière dont elle était
recouverte, l’on a été porté à croire qu’elle fut ensevelie là pour la
soustraire à la fureur destructive des barbares, quand ils prirent Rome et
la mirent à sac. Les antiquaires l’ont baptisée pour la statue de l’empereur
Domitienpelle est dorée et d’une beauté extraordinaire ; une statue de
bronze, si colossale que celle-ci, n’a jamais été trouvée dans les immenses
ruines romaines; inutile de dire que cette découverte est un véritable
événement pour les archéologues et les savants. L’endroit où elle gisait
était le môme sur lequel surgissait le théâtre de Pompée, qui était, comme
une espèce de temple votif, à Vénus triomphante.

— On lit dans la Gazette de Messine, qu’en faisant des excavations en
proximité de l’église de Sainte-Marthe, l’on vient de découvrir un riche
dépôt de tombeaux anciens, de monnaies, de vases sacrés, d’armes et