Revue archéologique (10.1864)

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

ne douta que cet ouragan ne fût l’ouvrage des esprits de l’abîme, au-
teurs manifestes de leur égarement. Le lendemain toute la ville avait
une preuve incontestable de leur scélératesse. On répétait, en effet,
à toutes les oreilles, que, durant ia nuit, le chef de ces fanatiques
était venu frapper au seuil d’une recluse, et confesser tardivement
son erreur, raconiant qu'il avait été reçu dans l’enfer comme un per-
sonnage d’importance, et condamné conséquemment aux flammes
éternelles (4).

Ainsi périrent, en l’année 1210, condamnés au supplice du bûcher
par un tribunal ecclésiastique, quelques apôtres trop tôt venus de la
liberté de conscience, et avec eux, comme eux, en effet, hérétiques,
quelques philosophes sans expérience, entraînés du premier élan par
l’ardeur d'une passion nouvelle, la passion de la science, aux limites
extrêmes de la philosophie, peut-être même au delà de ces limites.

B. Hauréau,

De l’Institut.

(1) Cæsarius, ibid.