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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0063
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BUSTE VIRIL EN BRONZE
TROUVÉ A HERCULANUM
r
(Musée de Naples)
Ce magnifique buste fut découvert le 18 avril 1759, à Résina, dans la villa dei
papiri. Au premier moment, on crut y reconnaître le portrait d'un philosophe. La
pose inclinée de la tête, l'expression du visage qui pouvait, pour des esprits pré-
venus, dénoter le recueillement d'une méditation profonde, rappelèrent aux
Ercolanesi les vers où Perse décrit « les Solons moroses, la tête penchée, les yeux
dirigés vers la terre1». Une érudition complaisante rapprocha ce monument des
marbres et des pierres gravées où l'on pensait retrouver les traits de Platon, et
tel est le nom qui fut attribué à ce buste2. Encore restait-il quelque doute ; n'était-ce
pas aussi bien l'image de Speusippe ?
Cette opinion n'a pas tardé à être abandonnée, et c'est dans le cycle des
personnages divins qu'on a cherché un nom pour le buste d'Herculanum. Dans la
galerie des moulages de Berlin, il est désigné comme un Dionysos5, et cette
dénomination est encore consacrée par l'usage. Le dieu serait représenté dans la
force de l'âge, et barbu, suivant l'ancien type du Dionysos Pogonitès que repro-
duisent fréquemment les vases à figures noires. Le caractère de langueur et
d'indolence propre au type de Dionysos, tel qu'il est conçu par la nouvelle école
attique, ferait place à une expression d'accablement; seule, la disposition de la
chevelure peignée avec soin et retenue par une bandelette rappellerait la parure
efféminée qui distingue le dieu. Comme le buste n'est qu'un fragment de statue, et
non une œuvre complète par elle-même, Friederichs est tenté de demander la
restitution de l'ensemble aux représentations de Dionysos buvant; un fragment de
relief en terre cuite du musée de Berlin, où il reconnaît le fils de Sémélé appuyé
1. 01, 78.
2. Délie antichità di Ercolano. De Brony. Vol. I, tav. xxvii-xxviii.
3. Friederichs, Bausteine, etc., n° 438.
BUSTE VIRIL EN BRONZE
TROUVÉ A HERCULANUM
r
(Musée de Naples)
Ce magnifique buste fut découvert le 18 avril 1759, à Résina, dans la villa dei
papiri. Au premier moment, on crut y reconnaître le portrait d'un philosophe. La
pose inclinée de la tête, l'expression du visage qui pouvait, pour des esprits pré-
venus, dénoter le recueillement d'une méditation profonde, rappelèrent aux
Ercolanesi les vers où Perse décrit « les Solons moroses, la tête penchée, les yeux
dirigés vers la terre1». Une érudition complaisante rapprocha ce monument des
marbres et des pierres gravées où l'on pensait retrouver les traits de Platon, et
tel est le nom qui fut attribué à ce buste2. Encore restait-il quelque doute ; n'était-ce
pas aussi bien l'image de Speusippe ?
Cette opinion n'a pas tardé à être abandonnée, et c'est dans le cycle des
personnages divins qu'on a cherché un nom pour le buste d'Herculanum. Dans la
galerie des moulages de Berlin, il est désigné comme un Dionysos5, et cette
dénomination est encore consacrée par l'usage. Le dieu serait représenté dans la
force de l'âge, et barbu, suivant l'ancien type du Dionysos Pogonitès que repro-
duisent fréquemment les vases à figures noires. Le caractère de langueur et
d'indolence propre au type de Dionysos, tel qu'il est conçu par la nouvelle école
attique, ferait place à une expression d'accablement; seule, la disposition de la
chevelure peignée avec soin et retenue par une bandelette rappellerait la parure
efféminée qui distingue le dieu. Comme le buste n'est qu'un fragment de statue, et
non une œuvre complète par elle-même, Friederichs est tenté de demander la
restitution de l'ensemble aux représentations de Dionysos buvant; un fragment de
relief en terre cuite du musée de Berlin, où il reconnaît le fils de Sémélé appuyé
1. 01, 78.
2. Délie antichità di Ercolano. De Brony. Vol. I, tav. xxvii-xxviii.
3. Friederichs, Bausteine, etc., n° 438.