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Rayet, Olivier [Hrsg.]
Monuments de l'art antique (Band 2): Sculpture grecque, seconde moitié du IVe siècle, IIIe et IIe siècles; sculpture romaine, terres cuites — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0087
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JEUNE SATYRE DORMANT

STATUE EN BRONZE TROUVEE A HERCULANUM

(Musée de Naples]

Lucien dépeint les Satyres comme « des jeunes gens à la mine rustique,

nus....., ayant de petites cornes semblables à celles des chevreaux1 ». Le bronze

d'Herculanum reproduit sur notre planche2 répond de tous points à la description
de l'écrivain grec. Ce robuste personnage qui dort, la main droite ramenée sur
sa tète inclinée, le bras gauche inerte et abandonné, a bien la complexion d'un
jeune campagnard. Les attaches épaisses des membres, le galbe lourd du visage,
au menton ramassé, aux lèvres charnues, dénoncent son caractère champêtre; en
même temps les cornes naissantes plantées sur un front étroit et les glandes qui
pendent sur son cou, comme sur celui des boucs, ne permettent pas de méconnaître
le nom qui lui convient. Il est de la race de ces Satyres dont "l'humeur vagabonde
et capricieuse fournit aux artistes un thème inépuisable de fantaisies. Toutefois,
si l'on compare la statue du musée de Naples aux Satyres d'un style plus ancien,
on sera frappé du contraste : rien, dans cette figure juvénile et placide, ne rappelle
plus le caractère impudent, les instincts sensuels des compagnons ordinaires de
Dionysos. En examinant sommairement les modifications introduites par la
plastique dans un type figuré aussi familier à l'art et aussi souvent traité, nous
aurons la raison de ces différences ; par suite, il nous sera plus facile de déter-
miner la date du bronze d'Herculanum.

Il est à peine besoin de rappeler quels sont, jusqu'au ive siècle, les traits
constants de la physionomie des Satyres : on les reconnaît à leur front chauve,
à leur nez camard, à leur longue barbe; ils ont les oreilles droites et pointues, et
une queue de cheval s'ajuste à leur corps, tantôt nerveux et maigre, tantôt bouffi
à l'excès. On sait comment, sous l'influence de Praxitèle, la sculpture leur prête

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2. Cf. Museo Borbonico, t. X, pl. 61, & Clarac, Musée de sculpture, pl. 720, n° 1724.
 
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