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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0151
DANSEUSE
JOUANT DES CROTALES
PLAQUE ESTAMPÉE EN TERRE CUITE
(Musée du Louvre)
Dans son consciencieux et utile recueil de bas-reliefs grecs \ R. Schône a dressé
le catalogue de toutes les plaques estampées, entières ou en fragments, connues
en 1872 : il est parvenu au chiffre fort modeste de 32. Depuis, une vingtaine à peu
près sont venues s'ajouter à cette liste, mais dans le nombre trois seulement méri-
tent de fixer l'attention : le convoi funèbre qui est reproduit dans cette livraison,
une Aphrodite sur un char attelé de griffons, que j'ai publiée l'an dernier % et
enfin la scène de danse dont j'entretiens actuellement mes lecteurs.
Toutes ces plaques sont faites par le même procédé : le moule dans lequel
elles ont été estampées n'a pas été obtenu au moyen d'un surmoulage, mais direc-
tement travaillé en creux, comme une pierre gravée : de là une singulière franchise
d'accent. Les bords sont coupés de manière à suivre autant que possible les contours
des personnages, et souvent les fonds sont ajourés çà et là, afin de donner à
l'ensemble plus de légèreté et de mieux détacher certaines parties. De plus, après la
première cuisson, la surface a été recouverte d'un enduit blanc, puis peinte; mais,
d'ordinaire, enduit et peinture ont disparu ou n'ont laissé que de faibles traces.
Les différences de facture sur lesquelles Schône s'est fondé pour diviser ces
plaques en trois classes n'ont qu'une minime importance. En réalité, dans toutes le
style est à peu de chose près le même : la simplicité du modelé, la faible saillie des
plans, un peu de raideur encore dans le dessin, et cependant beaucoup d'habileté
dans l'arrangement et de variété dans les attitudes, tous ces caractères appartien-
nent à l'art du milieu du ve siècle. Si nous les trouvions dans quelque œuvre
importante, statue ou bas-relief en marbre, nous l'attribuerions sans hésiter à
la période qui va de 480 à 440. Mais lorsqu'il s'agit de dater les produits de la
céramique, il est dangereux de trop préciser : les arts industriels, dans les époques
1. Griechische Reliefs aus Athenischen Sammlungen herausgegeben von R. Schône. Leipzig, 1872, pl. xxx à xxxv.
2. Sur une plaque estampée trouvée en Grèce. (Bulletin de correspondance hellénique, juin 1879, pl. XIII).
JOUANT DES CROTALES
PLAQUE ESTAMPÉE EN TERRE CUITE
(Musée du Louvre)
Dans son consciencieux et utile recueil de bas-reliefs grecs \ R. Schône a dressé
le catalogue de toutes les plaques estampées, entières ou en fragments, connues
en 1872 : il est parvenu au chiffre fort modeste de 32. Depuis, une vingtaine à peu
près sont venues s'ajouter à cette liste, mais dans le nombre trois seulement méri-
tent de fixer l'attention : le convoi funèbre qui est reproduit dans cette livraison,
une Aphrodite sur un char attelé de griffons, que j'ai publiée l'an dernier % et
enfin la scène de danse dont j'entretiens actuellement mes lecteurs.
Toutes ces plaques sont faites par le même procédé : le moule dans lequel
elles ont été estampées n'a pas été obtenu au moyen d'un surmoulage, mais direc-
tement travaillé en creux, comme une pierre gravée : de là une singulière franchise
d'accent. Les bords sont coupés de manière à suivre autant que possible les contours
des personnages, et souvent les fonds sont ajourés çà et là, afin de donner à
l'ensemble plus de légèreté et de mieux détacher certaines parties. De plus, après la
première cuisson, la surface a été recouverte d'un enduit blanc, puis peinte; mais,
d'ordinaire, enduit et peinture ont disparu ou n'ont laissé que de faibles traces.
Les différences de facture sur lesquelles Schône s'est fondé pour diviser ces
plaques en trois classes n'ont qu'une minime importance. En réalité, dans toutes le
style est à peu de chose près le même : la simplicité du modelé, la faible saillie des
plans, un peu de raideur encore dans le dessin, et cependant beaucoup d'habileté
dans l'arrangement et de variété dans les attitudes, tous ces caractères appartien-
nent à l'art du milieu du ve siècle. Si nous les trouvions dans quelque œuvre
importante, statue ou bas-relief en marbre, nous l'attribuerions sans hésiter à
la période qui va de 480 à 440. Mais lorsqu'il s'agit de dater les produits de la
céramique, il est dangereux de trop préciser : les arts industriels, dans les époques
1. Griechische Reliefs aus Athenischen Sammlungen herausgegeben von R. Schône. Leipzig, 1872, pl. xxx à xxxv.
2. Sur une plaque estampée trouvée en Grèce. (Bulletin de correspondance hellénique, juin 1879, pl. XIII).