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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0143
AUGUSTE ET
LIVIE
BUSTES EN BRONZE TROUVÉS A N E UILLY-LE-RÉAL
(Musée du Louvre)
Ces deux petits bustes de bronze ont été trouvés à Neuilly-le-Réal, chef-
lieu de canton du département de l'Allier, à 17 kilomètres de Moulins.
Leur état de conservation ne laisse rien à désirer; les disques circulaires et
plats sur lesquels ils reposent sont antiques. Le blanc des yeux des deux per-
sonnages était d'argent, mais non le creux des lettres des deux inscriptions de
chaque socle. La restauration moderne paraît n'avoir porté que sur l'émail des
yeux, figuré par ces petites feuilles d'argent.
Ce n'est pas la beauté plastique de ces bustes qui peut les recommander à
l'attention ; ce ne sont pas non plus des portraits; il ne semble même pas que
l'artiste se soit préoccupé le moins du monde de la ressemblance ; les traits
d'Auguste et de Livie sont fort connus et les œuvres, si nombreuses, qui les ont
reproduits n'ont aucun rapport avec les physionomies qu'on leur a prêtées ici ;
ainsi ce n'est ni une œuvre d'art, ni une fidèle reproduction des modèles vivants
que nous avons tous dans la mémoire ; et cependant ils ont un intérêt particulier
qui en fait deux monuments infiniment précieux.
D'abord ils nous donnent un des spécimens les plus caractéristiques de l'art
gallo-romain populaire du ier siècle de notre ère , car ils sont certainement
originaires de la Gaule et c'est un pérégrin de condition inférieure qui les a fait
exécuter. Il était fils d'un Gaulois et il porte lui-même un nom gaulois ; ce n'est
ni un citoyen romain, ni un latin, ce n'est ni un esclave, ni un affranchi. Atespatus,
fils de Crixus, est le nom du dédicant. Voici, d'ailleurs, le texte de ces deux
inscriptions :
CAESARI <p AVGVSTO
ATESPATVSCRIX1FILVSLM
Ll VI AE • A VGVSTA E
ATESPATVSCRIX1FILVSLM
Quant à l'époque de ces deux monuments, il nous paraît possible de la fixer
LIVIE
BUSTES EN BRONZE TROUVÉS A N E UILLY-LE-RÉAL
(Musée du Louvre)
Ces deux petits bustes de bronze ont été trouvés à Neuilly-le-Réal, chef-
lieu de canton du département de l'Allier, à 17 kilomètres de Moulins.
Leur état de conservation ne laisse rien à désirer; les disques circulaires et
plats sur lesquels ils reposent sont antiques. Le blanc des yeux des deux per-
sonnages était d'argent, mais non le creux des lettres des deux inscriptions de
chaque socle. La restauration moderne paraît n'avoir porté que sur l'émail des
yeux, figuré par ces petites feuilles d'argent.
Ce n'est pas la beauté plastique de ces bustes qui peut les recommander à
l'attention ; ce ne sont pas non plus des portraits; il ne semble même pas que
l'artiste se soit préoccupé le moins du monde de la ressemblance ; les traits
d'Auguste et de Livie sont fort connus et les œuvres, si nombreuses, qui les ont
reproduits n'ont aucun rapport avec les physionomies qu'on leur a prêtées ici ;
ainsi ce n'est ni une œuvre d'art, ni une fidèle reproduction des modèles vivants
que nous avons tous dans la mémoire ; et cependant ils ont un intérêt particulier
qui en fait deux monuments infiniment précieux.
D'abord ils nous donnent un des spécimens les plus caractéristiques de l'art
gallo-romain populaire du ier siècle de notre ère , car ils sont certainement
originaires de la Gaule et c'est un pérégrin de condition inférieure qui les a fait
exécuter. Il était fils d'un Gaulois et il porte lui-même un nom gaulois ; ce n'est
ni un citoyen romain, ni un latin, ce n'est ni un esclave, ni un affranchi. Atespatus,
fils de Crixus, est le nom du dédicant. Voici, d'ailleurs, le texte de ces deux
inscriptions :
CAESARI <p AVGVSTO
ATESPATVSCRIX1FILVSLM
Ll VI AE • A VGVSTA E
ATESPATVSCRIX1FILVSLM
Quant à l'époque de ces deux monuments, il nous paraît possible de la fixer