FIGURINES DE TANAGRA
Lorsque j'ai fait faire, il y a longtemps, les clichés de ces deux terres cuites1,
les Monuments de l'art antique étaient encore à l'état de vague projet. J'étais, par
suite, bien loin de me douter que ce serait à propos de cette planche que j'aurais
un jour à expliquer quelques-uns des procédés de fabrication employés par les
faiseurs de figurines, les Coroplastes tanagréens. Si je l'avais pensé, j'aurais fait
photographier les deux statuettes exactement du même point de vue ; la compa-
raison eût ainsi été plus facile, et ce que je vais dire eût paru plus clair.
Que les figurines de Tanagra aient été faites au moule, cela se voit du premier
coup d'œil. Il en est d'ailleurs de même de toutes leurs congénères, ou peu s'en
faut, des diverses parties de la Grèce, et M. Martha, dans l'introduction placée
par lui en tête de son excellent Catalogue des figurines en terre cuite du musée
de la Société archéologique d'Athènes*, a donné là-dessus des détails très circon-
stanciés. Je n'ai eu moi-même la fortune de voir qu'un seul moule tanagréen, et
je ne sache pas qu'on en ait trouvé d'autres. Celui-là appartenait à un marchand
d'Athènes ; je n'en connais pas le possesseur actuel. Il était en terre cuite et
avait servi à la fabrication d'une statuette d'éphèbe assis sur un rocher, le corps
entortillé dans la chlamyde et la tête appuyée sur la main droite, dont les exem-
plaires sont très nombreux. Il se décomposait en cinq pièces irrégulières qui,
ajustées ensemble, formaient une pyramide, et on pouvait le tenir assez solide-
ment dans la main sans même avoir besoin de le lier avec une ficelle. La forme
de la statuette avait permis de laisser au bas du moule une ouverture assez
grande pour qu'il fût facile aux doigts d'introduire jusqu'au fond l'argile molle
et de la repousser dans tous les recoins. La figurine sortait du creux complète.
L'aspect de l'intérieur des terres cuites assises montre que presque toujours
(collections de mm. bellon et dutuit)
t. Cataloaue delà collection d'antiquités grecques de Al. 0, Rayet} n0' 84 et 63.
2 1 vol. in-8", Paris, Thorin,, 1880 (dans la Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome).
Lorsque j'ai fait faire, il y a longtemps, les clichés de ces deux terres cuites1,
les Monuments de l'art antique étaient encore à l'état de vague projet. J'étais, par
suite, bien loin de me douter que ce serait à propos de cette planche que j'aurais
un jour à expliquer quelques-uns des procédés de fabrication employés par les
faiseurs de figurines, les Coroplastes tanagréens. Si je l'avais pensé, j'aurais fait
photographier les deux statuettes exactement du même point de vue ; la compa-
raison eût ainsi été plus facile, et ce que je vais dire eût paru plus clair.
Que les figurines de Tanagra aient été faites au moule, cela se voit du premier
coup d'œil. Il en est d'ailleurs de même de toutes leurs congénères, ou peu s'en
faut, des diverses parties de la Grèce, et M. Martha, dans l'introduction placée
par lui en tête de son excellent Catalogue des figurines en terre cuite du musée
de la Société archéologique d'Athènes*, a donné là-dessus des détails très circon-
stanciés. Je n'ai eu moi-même la fortune de voir qu'un seul moule tanagréen, et
je ne sache pas qu'on en ait trouvé d'autres. Celui-là appartenait à un marchand
d'Athènes ; je n'en connais pas le possesseur actuel. Il était en terre cuite et
avait servi à la fabrication d'une statuette d'éphèbe assis sur un rocher, le corps
entortillé dans la chlamyde et la tête appuyée sur la main droite, dont les exem-
plaires sont très nombreux. Il se décomposait en cinq pièces irrégulières qui,
ajustées ensemble, formaient une pyramide, et on pouvait le tenir assez solide-
ment dans la main sans même avoir besoin de le lier avec une ficelle. La forme
de la statuette avait permis de laisser au bas du moule une ouverture assez
grande pour qu'il fût facile aux doigts d'introduire jusqu'au fond l'argile molle
et de la repousser dans tous les recoins. La figurine sortait du creux complète.
L'aspect de l'intérieur des terres cuites assises montre que presque toujours
(collections de mm. bellon et dutuit)
t. Cataloaue delà collection d'antiquités grecques de Al. 0, Rayet} n0' 84 et 63.
2 1 vol. in-8", Paris, Thorin,, 1880 (dans la Bibliothèque des Ecoles françaises d'Athènes et de Rome).