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https://doi.org/10.11588/diglit.13860#0179
FIGURINE DE TANAGRA
COLLECTION DE M. CAMILLE LÉCUYER
Le groupe que nous empruntons aujourd'hui à la riche collection de M. Camille
Lécuyer a, dans les terres cuites de l'Italie méridionale, de la Cyrénaïque et de la
Grèce, un assez grand nombre d'analogues. La seule collection Campana en contient
quatre, et il en est sorti au moins une dizaine d'autres des nécropoles de Tanagra et
de Corinthe. Entre ces diverses statuettes, la parenté ne consiste pas seulement dans
la similitude du motif : une femme en portant une autre sur ses épaules. Elle s'étend
aussi aux traits caractéristiques et aux lignes principales de la composition: ainsi,
la porteuse est toujours penchée en avant et marche d'une allure rapide ; ses deux
mains sont entrelacées derrière son dos, et la jeune femme portée passe un de ses
genoux dans le creux qu'elles forment, en même temps quelle appuie ses mains sur
les épaules de sa compagne. Le genou sur lequel elle se soutient est tantôt le droit
et tantôt le gauche, suivant que le groupe, qui est toujours disposé comme un
bas-relief et ne peut être regardé que d'un côté, s'avance dans un sens ou dans
l'autre.
Les deux plus belles figurines de cette famille sont celle que représente la
planche ci-jointe et une autre qui, de la collection d'un amateur de Corinthe,
M. Trypos, a passé dans celle de M. Georges Rampin. La première est mieux lancée
peut-être, plus légère d'aspect et plus vive d'allure ; la seconde se distingue par un
sentiment plus personnel et une facture plus précise. M. A. Jacquet a donné de
celle-ci, dans la Galette des Beaux-Arts, un dessin où l'on ne retrouve pas tout à
fait la fermeté de l'original, et M. Heuzey l'a prise pour texte d'une étude très
attachante à la lecture, pleine d'observations ingénieuses et de rapprochements
érudits, mais où son imagination s'est, j'en ai peur, un peu trop hardiment donné
carrière et où la grâce délicate du style parvient à peine à dissimuler combien
ténu et fragile est le fil du raisonnement1.
i. L. Heuzev : Recherches sur un groupe de Praxitèle d'après les figurines de ttrre cuite (Galette des Beaux-Art?,
septembre 187.1, <*t tirage à part).
COLLECTION DE M. CAMILLE LÉCUYER
Le groupe que nous empruntons aujourd'hui à la riche collection de M. Camille
Lécuyer a, dans les terres cuites de l'Italie méridionale, de la Cyrénaïque et de la
Grèce, un assez grand nombre d'analogues. La seule collection Campana en contient
quatre, et il en est sorti au moins une dizaine d'autres des nécropoles de Tanagra et
de Corinthe. Entre ces diverses statuettes, la parenté ne consiste pas seulement dans
la similitude du motif : une femme en portant une autre sur ses épaules. Elle s'étend
aussi aux traits caractéristiques et aux lignes principales de la composition: ainsi,
la porteuse est toujours penchée en avant et marche d'une allure rapide ; ses deux
mains sont entrelacées derrière son dos, et la jeune femme portée passe un de ses
genoux dans le creux qu'elles forment, en même temps quelle appuie ses mains sur
les épaules de sa compagne. Le genou sur lequel elle se soutient est tantôt le droit
et tantôt le gauche, suivant que le groupe, qui est toujours disposé comme un
bas-relief et ne peut être regardé que d'un côté, s'avance dans un sens ou dans
l'autre.
Les deux plus belles figurines de cette famille sont celle que représente la
planche ci-jointe et une autre qui, de la collection d'un amateur de Corinthe,
M. Trypos, a passé dans celle de M. Georges Rampin. La première est mieux lancée
peut-être, plus légère d'aspect et plus vive d'allure ; la seconde se distingue par un
sentiment plus personnel et une facture plus précise. M. A. Jacquet a donné de
celle-ci, dans la Galette des Beaux-Arts, un dessin où l'on ne retrouve pas tout à
fait la fermeté de l'original, et M. Heuzey l'a prise pour texte d'une étude très
attachante à la lecture, pleine d'observations ingénieuses et de rapprochements
érudits, mais où son imagination s'est, j'en ai peur, un peu trop hardiment donné
carrière et où la grâce délicate du style parvient à peine à dissimuler combien
ténu et fragile est le fil du raisonnement1.
i. L. Heuzev : Recherches sur un groupe de Praxitèle d'après les figurines de ttrre cuite (Galette des Beaux-Art?,
septembre 187.1, <*t tirage à part).