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CONVOI FUNÈBRE

PLAQUE ESTAMPÉE EN TERRE CUITE

(Collection de M. Rayet)

Les peuples de l'antiquité ont presque tous donné aux cérémonies des funé-
railles plus de développement et de solennité que les modernes. Chez les Grecs en
particulier, elles formaient une sorte de drame en trois actes, dont les mœurs et les
lois réglaient avec précision les plus menus détails1.

Le premier de ces actes était l'exposition du corps, ou -po'Oeciç. A peine le
cadavre était-il refroidi que les femmes de la famille s'en emparaient, le lavaient,
l'oignaient d'huile parfumée, le revêtaient de vêtements blancs, et le couchaient sur
un lit de parade dressé dans la première pièce de la maison mortuaire et visible de
la rue. Une couronne de feuillage était placée sur le front des hommes; une
Stéphane, en or chez les riches, en cire peinte chez les pauvres, ornait la tête des
femmes. Parfois aussi, ce semble, un masque posé sur le visage cachait l'altération
des traits. Des lécythes remplis de parfums étaient disposés çà et là sur la couche
pour combattre la mauvaise odeur.

La %p6btai4 durait un jour entier, afin que la réalité de la mort fût bien établie,
et que tout le monde pût constater qu'elle n'était point due à la violence. Pendant
cette journée, les parents et les amis venaient joindre leurs lamentations à celles
des gens de la maison. Un vase rempli d'eau de source et placé près de la porte
de la rue leur permettait de se purifier en sortant, car l'entrée dans une maison
funestée par la mort constituait une souillure, et, avant de l'avoir effacée, l'on n'eût
pu sans impiété ni prendre part à une cérémonie religieuse, ni pénétrer dans un
sanctuaire, ni même mettre le pied sur l'agora.

i. V. une très intéressante étude de M. Max. Collignon : Noie sur les cérémonies funèbres en Attique (Annales de
la Faculté des lettres de Bordeaux, 1879, p. 3f5-—32i).
 
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