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MONUMENTS DE L'ART ANTIQUE.

trouver une explication satisfaisante de notre groupe? Cela est très aisé, au
contraire, et il n'est besoin, pour y parvenir, que de s'adresser à ces mêmes

usages de la vie courante où nous avons déjà ren-
contré l'explication de la figurine accroupie de
M. de^Clercq.

Les lexicographes anciens nous font connaître
plusieurs jeux dans lesquels le vaincu était astreint
à porter son vainqueur sur les épaules. Celui de
ces jeux qu'ils décrivent de la manière la plus
précise consistait à dresser une pierre longue et
plate, le Sfôpoç, à se mettre à une certaine distance
et à la viser avec des balles ou des pierres : celui
qui la renversait montait sur les épaules du per-
dant et lui fermait les yeux avec les mains. Le
porteur n'était débarrassé de son fardeau que lors-
qu'il avait trouvé à tâtons et touché du pied le Sfopoç.
C'est ce que l'on appelait l'êv xotuXt, ou l'içeSptffft^1.
Une aryballe de 'style attique trouvée à Nola, et
maintenant conservée au musée de Berlin, repré-
sente ce jeu exactement comme il est décrit par
~ ^ Pollux3.

riGORINE DE lANAGRA.

Collection de m. Lécuyer. H est facile de comprendre que cette sorte de

punition pouvait être introduite dans plusieurs jeux et appliquée de diverses
manières. Les yeux fermés et la recherche à tâtons du Sfcpoç n'en étaient pas une
partie essentielle. Aussi n'est-on pas en droit d'accuser d'erreur Hésychius et
Apollodore lorsqu'ils décrivent l'Iv xo-niXv) sans parler de ce détail3. Hésychius cite
d'ailleurs encore deux autres jeux, l'syxpixà&ta et l'Êmiaç, dans lesquels les enfants
se portaient l'un l'autre sur le dos4. Sur ce point, d'ailleurs, ni la nature humaine ni
les usages n'ont changé; YifftS^Ui s'est conservé, comme punition du perdant, chez
les gamins de la Grèce moderne, et je l'ai moi-même vu pratiquer dans les rues
d'Athènes. Quant aux courses à califourchon sur le dos les uns des autres, quel
est celui de nous qui ne se rappelle en avoir fait dans son enfance ?

Nos groupes de terre cuite représentent donc, suivant moi, tout bonnement
des scènes d'éféSp'tqjttfç ou le jeu de Ylr-Az. Dès lors, rien d'étonnant ni dans le manque

1. Pollux, Onomasticon, IX, 119:0 top-ô;, XîOcv xarasTr.raj/.svci 7TGpp<u9ev aùrcû anyzlwu aœaipmç x Xt8ot{- ô S'cùx avarp s'ifia;
TÔv àvctTpÉiJ/otvTa œf'pçi, toÙ; ô(p9aXfi.où; èimXuu.u.s'vcç î«r' aùraS, ém; âv àwXavrô; éX8ii Èiù TÔv X!8ov, ô; xxXsitiu Sicpcç. — Çfm /J,'^ 122.

2. Robert, Kinderspiele auf Vasen (Archiiologische Zeitung, 1879, p. 78 et pl. 5).

3. He'sychius s.v. Ê«p«ô*jt'îtiv. — Apollodore, dans Athe'ne'e, XI, 57, p. 479 a-

4. Hésychius S.v. È-fxpticaSEta. — Id. S.V. îmraurrî xaGiÇeir ôrav ot ira;Ss{ tel tûv wy.rav itepioâ^rîv *«6tJow«, — Cf. Pollux, IV, 122,
où l'îmrâ; et l'ëv xotùXt] sont décrits comme la même chose.
 
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